Les Rafale M de la marine pourraient ne pas reprendre leurs vols immédiatement, apprend-on ce soir. Cet état de fait n'est pas forcément lié à une difficulté dans la compréhension de l'évènement d'hier : seulement, il est nettement plus facile d'arrêter une flotte d'aéronefs, que de lui faire reprendre l'air. C'est traditionnellement le major-général de chaque armée -dans ce cas, le MGM, l'amiral Benoît Chomel de Jarnieu- qui prend cette décision.
Le groupe aéronaval peut poursuivre son activité au-dessus de l'Afghanistan sans le Rafale, même si cette absence pèserait, en termes d'image, et pas que pour le destin commercial de l'avion.
C'est le BEAD-Air qui devrait être, logiquement, chargé de l'enquête. Ou l'Inspection générale, qui en a la tutelle. Comme c'est souvent le cas, il pourrait être difficile d'isoler un facteur dans l'enchaînement qui a amené à la perte du M18. Cependant, un accident de ravitaillement en vol -ingestion de gland par exemple, qualité du carburant- semble exclu.
Avantage de l'accident d'hier, le pilote a pu vraisemblablement livrer son analyse de l'évènement qu'il a connu. Son enregistreur de vol -ESPAR- gît cependant par 2.500-3.000 mètres de fond. Ce pilote est décrit comme un personnel expérimenté, avec plus de 2.000 heures de vol. Il a notamment participé au dernier Agapanthe.
La flotte Rafale de la marine a enregistré 24.000 heures de vol depuis ses débuts (1), il y a bientôt dix ans. La mise en service opérationnelle (MSO) n'avait été prononcée qu'en 2004.
(1) c'est également le nombre d'appontages réalisés sur le PACDG, tous aéronefs confondus. C'est un SEM qui a enregistré le 24.000e, samedi.