Plus d'un millier de personnes ont assisté à la cérémonie d'honneurs militaires, au 21e RIMa, cet après-midi. C'est un affluence peu commune en pareil cas, et il faut y voir, à mon avis, plusieurs éléments d'explication. D'abord et avant tout dans la relation que le régiment a noué avec Fréjus, une ville (1), qui, comme Castres ou Vannes, a adopté ses marsouins, même s'ils ne sont là que depuis quelques décennies. Les anciens restent aussi souvent dans la région.
Mais cette forte affluence s'explique aussi par la personnalité des deux marsouins qui ont payé de leur vie leur engagement. Le capitaine Lorenzo Mezzasalma jouissait manifestement d'un grand crédit auprès de ceux qui l'avaient cotoyé. C'est, en quelque sorte, un soldat de l'armée de terre exemplaire, avec un parcours très dense, un officier devenu cadre après avoir encadré au plus près la troupe, comme sous-officier. Un homme respecté que l'on suit dans l'action.
Bien plus jeune, le caporal-chef Jean-Nicolas Panezyck avait fait toute sa carrière au 21e RIMa. Après un premier contrat de cinq ans, il avait "rempilé".
Ces deux hommes sont morts au combat, dans un combat que la communauté militaire, dans son ensemble, estime juste, même s'il n'est pas exempt d'interrogations légitimes, pas toujours éclairées par la politique. Et pas toujours suffisamment restitué dans la population française.
Cette affluence d'un vendredi, c'est aussi celle que l'on mesure traditionnellement à la veille de Bazeilles (1er septembre), date de communion des marsouins français. Les marsouins devraient, avec une profondeur différente, honorer leurs deux morts. Et tous ceux qui ont déjà donné leur vie en Afghanistan : les huit paras du 8e RPIMa, les cinq marsouins du 3e RIMa, les quatre paras du 1er RPIMa, et un militaire du RMT. Soit vingt soldats, tués au combat, pour la quasi-totalité, sur les 48 militaires morts en Afghanistan.
Comme pour confirmer que leur engagement ne faiblit pas, deux soldats du bataillon Hermes ont été blessés, aujourd'hui, et l'un d'eux pourrait être rapatrié en France, comme ses trois frères d'armes l'ont été, dans la nuit de lundi à mardi. En moins d'une semaine, la Task Force a enregistré cinq blessés, alors qu'elle n'en avait déploré qu'une dizaine depuis son arrivée en Kapisa.
(1) Le Var est le premier département militaire de France avec, entre autres, le port de Toulon, le 21e RIMa, mais aussi le camp de Canjuers et la base ALAT du Luc, et le 7e RIISC (ex UIISC).