La victoire politique de son camp aidant, le nouveau ministre britannique de la Défense n'y est pas allé par quatre chemins, ce matin, pour évoquer, en Afghanistan, les conditions du retrait de son pays. L'édition électronique du Times en livre l'essentiel : Liam Fox, qui ne cite pas de date, évoque cependant le début du retrait "dès que possible", comprendre, sans tarder, sans "diminuer" qualitativement la présence britannique. La méthode est connue, il suffit de diminuer le nombre de bottes sur le sol, tout en enrichissant les appuis, notamment aérien. Une équation difficile à tenir, cependant, du fait de la volonté de l'ISAF de ne pas user du feu plus que de raison.
Sans prendre plus de pincettes, Liam Fox a aussi expliqué que son armée n'était plus là pour faire la police du monde. Pas plus que les Britanniques n'étaient pas en Afghanistan pour permettre aux filles d'aller à l'école, mais seulement pour contribuer à ce que les rues de Grande-Bretagne restent "sûres".
286 britanniques sont déjà morts dans le pays, et la Grande-Bretagne déploie dans le pays près de deux fois et demie le nombre de militaires que nous déployons (nos pertes étant de quarante militaires). Cet engagement a aussi déclenché des très nombreux urgences opérations dont les factures se comptent en milliards de livres sterling (chez nous, seulement des centaines de millions d'euros) : on peut estimer qu'avec l'engagement en Irak, ces dépenses pèsent sur les finances publiques britanniques. En guerre depuis 2003 et en récession depuis l'an dernier, l'économie britannique n'avait plus d'autre choix que de réformer l'organisation de son armée, faire des choix dans ses programmes majeurs. Et, signal qui ne trompe pas, accélérer des coopérations avec la... France.