Réalisme budgétaire et technologique obligent, la marine a revu ses ambitions en matière de drones aériens. Elle abandonne, en tout cas, dans l’immédiat, l’idée d’un drone embarqué de la classe 800-1500 kg, au profit d’un engin qui pèsera sans doute la moitié. Et qui sera plus proche du drone tactique (SDT) envisagé par l’armée de terre, vraisemblablement un drone à voilure tournante. Ou qui en reprendra, a minima, les capteurs et la liaison de données tactiques sécurisée.
Terriens et marins expérimentent depuis avril le Camcopter autrichien, pour défricher certaines de leurs interrogations.
La marine a reconnu, hier, au colloque organisé par le CDEF à l’assemblée nationale, avoir changé son fusil d’épaule.
Il s’agit, désormais de mettre en œuvre une « approche incrémentale ». Avec une urgence en ligne de mire : l’appui à la lutte contre la piraterie. Un drone peut contribuer aussi efficacement qu’un hélicoptère à la levée de doute, sur un skiff, par exemple. Cela permet d’économiser le potentiel du vecteur piloté. Ou d’afficher, par l’emploi coopératif du drone et de l’hélicoptère, de meilleures capacités de surveillance.
Certains navires, comme les avisos, n’ont tout simplement pas d’hélicoptère à bord : le drone leur offrira donc une paire de jumelles déportées.
La Marine a aussi dit, pour la première fois, son intention d’acquérir un système de drone Male (à trois ou quatre engins aériens), en se calant sur le vecteur qui sera retenu pour l’armée de l’Air. Même si son engin devra vraisemblablement comporter un radar maritime.
C’est la première fois que la marine encore son intérêt pour un engin de ce type, après avoir pendant très longtemps affirmé le monopole des vecteurs piotés, qu’il s’agisse de l’Atlantique 2 pour la patsimar, ou du Falcon 50M pour la Surmar.