Hervé Morin recevra demain Ismail Omar Guelleh, le président djiboutien. Rien n'a filtré autour de cette visite, mais il semble assez évident qu'on devrait parler des accords de défense de 1977, actuellement en pleine renégociation. Paris entendant ne rien retrancher à la parole donnée il y a 33 ans sur le plan qualitatif, mais de procéder à une réévaluation quantitative. Les armements ont fait des progrès, et comme l'a démontré un récent et très réaliste raid de l'armée de l'Air, mené depuis la métropole, la capacité de projection de notre frappe de précision peut permettre d'alléger le dispositif aérien présent sur place (8 Mirage 2000C, de plus en plus rares par ailleurs, et trois Mirage 2000D). Des craintes sont aussi perceptibles dans le secteur aéromobile, avec deux Puma et un Fennec Air, ainsi que cinq Puma et trois Gazelle.
De la même manière, la présence de deux GTIA (13e DBLE et 5e RIAOM) fait un peu riche, à l'heure où, en France, on rabiote le format (et ce n'est que le commencement). On devrait donc, vraisemblablement, trouver 600 postes à économiser, sur les 1400 que représentent actuellement ces deux forces. Le GTIA survivant disposant de tous les appuis : génie et cavalerie (actuellement apportés par la Légion), ainsi que les batteries d'artillerie sol-air et sol-sol (du 5e RIAOM).
Comme pour confirmer ces restructurations avant l'heure, les nouveaux arrivants, qui débarquent cet été, ne sont mutés que... pour un an.
Et les FFDJ devront confirmer leur effort en matière de soutien : leur chef est un de ceux qui avait parlé, avant l'heure, des bases de défense, dans un livre qui a fait date (1). Djibouti est précisément une des bases pilotes.
Et, comme ce blog l'a déjà signalé, en mars, les FFDJ perdront également leur seul moyen naval propre, la Dague, à l'été.
Tout cela a évidemment un prix, puisque la France paie à Djibouti pour un format, des emprises. Réduire l'un et les autres, c'est donc, théoriquement, comme la taxe professionnelle, moins d'argent qui rentre...
(1) "Rationnaliser le soutien général", par Thierry Caspar-Fille-Lambie, Hughes Delort-Laval (l'actuel patron de la BFST, NDLR) et Charles-Henri Leulier de la Faverie du Ché.