Alors qu'on attend le DRAC en Afghanistan dans la deuxième quinzaine d'avril, soit, au plus tôt, dans cinq jours, EADS a convié quelques journalistes, hier après-midi, dans sa base d'essais de Saint-Lubin (Eure-et-Loir). Dans un ambiance rustique, enrichie par le champ des faisans, et sous l'oeil goguenard d'anciennes gloires de l'aviation de liaison -un Flamant et un Broussard-, le DRAC s'est envolé et est revenu au sol sans casser. C'était la deuxième fois seulement que je voyais un tel exploit de mes yeux, le DRAC étant très protégé des regards extérieurs.
EADS a pu populariser les efforts effectués ces derniers mois pour répondre aux sollicitations de l'armée de terre et de la DGA, des sollicitations et des performances "pas prévues à l'origine" a-t-on expliqué. Comme je l'avais expliqué dans le derniers RAIDS, l'engin dispose désormais d'écopes évitant au moteur de disjoncter en montée dans des atmosphères montagneuses, et de petits patins qui doivent limiter l'attrition. Les fuseaux moteurs de ce P-38 sans pilote ont également été renforcés, de l'intérieur.
C'est la PME Dynaero, et non Surveycopter, pourtant concepteur de la cellule, qui a effectué ce chantier de rétrofit sur l'intégralité du parc, pendant le 1er trimestre 2009. EADS l'explique par le fait que Surveycopter était alors au maximum de ses capacités de production.
Les derniers DRAC repatinés devaient, contractuellement, être rendus modifiés à l'armée de terre avant le 15 avril. Les derniers le seront, effectivement, la semaine prochaine.
Côté contractuel, EADS a reçu un contrat de MCO, début avril, mais un contrat normal, rien à voir avec le déploiement en Afghanistan, nous assure-t-on. Un déploiement critique pour la suite du programme, et notamment le solde de commandes à effectuer. Mais le succès, ou non, du déploiement DRAC pourrait permettre à EADS de capitaliser à l'export, alors que ce programme, comme un autre programme de drones (Harfang), met plus de temps que prévu à générer des bénéficies.