La base de défense Rochefort-Cognac-Saintes se confirme bel et bien : ce sera même la prochaine BdD "Air" après Nancy et Djibouti (qui est, elle, un modèle particulier, outremer et interarmes). Le choix du périmètre ayant été retenu, aussi, du fait de la relative homogénéité des composants : tous issus, pour l'écrasante majorité de l'armée de l'Air, et oeuvrant dans le même domaine, la formation. A Rochefort, on forme les sous-officiers de l'armée de l'Air, à Cognac, tous les pilotes, et à Saintes, tous les mécaniciens. La seule unité opérationnelle habitera à Cognac : les drones Harfang, une fois revenus d'Afghanistan, sans doute en février prochain, même si des précurseurs sont attendus à l'automne. Bref, peu de (mauvaises) surprises à attendre de la mise dans un pot commun du soutien de ces trois éléments. Super-base de bases aériennes, la BdD R-C-S pourrait même faire école, sans faire de mauvais jeux de mots. Un modèle identique pourrait éclore ailleurs, comme Istres-Salon de Provence par exemple dans les Bouches du Rhône.
Car c'est aussi un des premiers retours des 11 premières BdD expérimentées, mélanger les cultures d'armées s'avère être un exercice plus complexe que prévu. Ce qui peut fonctionner -et encore, pas toujours idylliquement- à la guerre, quand il n'y a pas d'autre choix, ne fonctionne pas forcément, à la paix, et à l'arrière. Autant l'éviter, donc, quand c'est possible.
Autre retex, il faudra aussi développer beaucoup plus l'e-administraration, dans des armées où le papier physique fait encore l'objet d'un culte forcené. Ce qui, soit dit en passant, consomme aussi du... papier. Dont la simple gestion occupe aussi nombre de petites mains. Pour cela, les liaisons inter et infra-bases, actuellement en cours d'appel d'offres (RDIP), devraient permettre de réellement changer de braquet. En espérant que la culture suive, évidemment.