C'est assez rare pour être noté, l'EMA vient de mettre en ligne discrètement, sans dater le changement, évidemment, un deuxième PDF décrivant les effectifs français en opex pour le même mois, celui de juin. Rien ne différencie celui-là de celui du début du mois, sauf cent militaires de plus dans le total des effectifs "appui aérien / OEF", qui figurent maintenant à 700 au lieu de 600 il y a quelques jours (et 200 militaires de moins en Côte d'Ivoire).
La dernière fois que je l'avais fait remarquer, on m'avait précisé que ces hausses ne sont que momentanées, et liées à des processus de relèves. Mais d'une part, il n'y a pas de relève en cours dans le volet "appui aérien / OEF", et de surcroît, c'est la deuxième fois que les "relèves" font monter les effectifs d'un palier. Ce qui a permis, bon an mal an, de grapiller deux cent postes en quelques semaines.
Ces chiffres à géométrie variable sont aussi à lire dans une perspective d'adaptation des effectifs, entre le volet ISAF (lui en pleine "relève", pour le coup) et le volet OEF. Le CEMA n'ayant pas caché, lundi, qu'il comptait économiser sur le deuxième pour mettre plus de rangers (ou plutôt de Mendl) sur le sol afghan.
La volonté n'a rien de criticable -j'ai suffisamment payé pour l'avoir écrit en mon temps, je ne vais pas changer d'avis maintenant que les faits me donnent raison- par contre la méthode étonne. Jusqu'à certains sénateurs et députés. Mais comme les journalistes, ils ne sont sans doute pas légitimes pour avoir un avis. Ou des informations.
A chaque jour qui passe, l'Afghanistan est en effet une terre de plus en plus inaccessible aux journalistes, s'ils ne sont pas d'anciens employés du ministère de la Défense. A moins, évidemment, d'oublier toute forme d'esprit critique. Et d'éviter, donc, les sujets et endroits qui fâchent.