"Combattre et sauver" était la devise des hélicoptères de l'armée de l'Air opérant en Algérie, pendant la guerre du même nom. La devise reste gravée dans beaucoup d'esprits encore aujourd'hui, et la restauration d'un Sikorski H34 au chiffre de la 68e escadre contribue encore à l'entretenir. Elle rappelle les premières années de l'hélicoptère dans l'armée de l'Air, quand Alexis Santini (dès l'Indochine), puis Félix Brunet (en Algérie) développèrent le potentiel de ces machines. Déjà, en les armant, avec les célèbres "Pirate" et "Mammouth" (canon de 20 mm, roquettes et mitrailleuses en sabord). Puis en en faisant un outil de mobilité tactique essentiel pour les paras coloniaux de Bigeard, et déjà, des commandos-parachutistes de l'Air(1).
Cette magnifique machine est posée devant l'entrée de l'escadron EH 1.67 Pyrénées. Une Alouette III va bientôt la rejoindre, après restauration par les mécaniciens de l'escadron. A terme, un Puma complètera la série.
"La plus belle mission d'un pilote c'est de sauver, qu'il s'agisse de soldats, ou de civils" résumait mercredi "Clito", un des pilotes du "Pyrénées". Une centaine de blessés ont été évacués, en 2008, par les Caracal de cette unité.
(1) deux ouvrages, malheureusement très difficiles à trouver, retracent cette époque : "commandos paras de l'air", de Patrick de Gmeline (Presses de la Cité, 1988) et "les commandos de l'Air", d'Henri Féraud (Novelles Ediotions Latines, 1986).
Notre photo : le H34 de la 68e escadre, retour aux sources pour les hélicoptéristes de Cazaux (crédit JMT). Un appareil identique survit à l'entrée de la base aérienne de Brétigny, et j'en ai croisé un, récemment, aux couleurs de la marine, à Hyères. Un exemplaire identique et magnifique était aussi visible, l'an dernier, à la Ferté-Alais, illustré ci-contre (crédit JMT). L'engin est aux couleurs de la 33F, la flottille des opérations spéciales dissoute au lendemain du Kosovo, en 2000. Plusieurs anciens de la 33F ont rejoint, alors, le "Pyrénées".