"Oui, c'est vrai, je suis un peu déçu..." Pourtant souvent de bonne humeur, Charles Edelstenne le confiait sans sourire, en présentant ses résultats, le 19 mars, alors que je lui demandais, s'il n'était pas un peu déçu de ne pas bénéficier des faveurs du plan de relance. Il y avait la possibilité, par exemple, de moderniser neuf Rafale F1 sous cocon sur la base de Landivisiau, quelques Falcon issus de la flotte gouvernementale, voire même, d'avancer l'achat de Falcon 2000 pour cette même flotte. Autant d'aéronefs très utiles.
De fait, depuis, les affaires ne se sont pas dénouées dans le bon sens. L'avionneur attend encore que l'Etat lui notifie deux Rafale supplémentaires, mesure finalement retenue par le ministère dans le cadre même du plan de relance. Cette notification, finalement, n'interviendrait que quand la loi de programmation militaire sera votée, c'est-à-dire, pas tout de suite.
Or, c'est précisément et pourtant le rôle de ce volet défense du plan de relance : injecter des sommes pour que l'industrie puisse passer le cap difficile des basses eaux. Le chantier STX, en très basses eaux, a bénéficié de la maîtrise d'oeuvre d'un BPC, pour 400 MEUR. C'est DCNS qui avait obtenu la maîtrise des deux premiers.
Pour Dassault, les basses eaux, c'est maintenant, avec une chute brutale des commandes de Falcon. Et des livraisons de Rafale, pour la France atteignent une cadence ubuesque, avec un avion par... mois.
L'avionneur annonce d'ailleurs envisager des mesures de chômage partiel au second semestre, ce qui n'était plus arrivé depuis 1992. A l'époque, c'est un contrat export (Taïwan), qui avait permis de continuer à travailler.