Parmi la liste des promus diffusée après le conseil des ministres, je retiendrai les noms de deux spécialistes du renseignement. Le général de division Didier Bollelli -ancien du 13e RDP, ancien chef des affaires réservées au Cab/Mindef, et actuel directeur de la protection du secret défense- est promu général de corps d'armée au 1er juillet, et maintenu dans ses fonctions, alors qu'on le donnait partant il y a quelques semaines. Sûrement des mauvais esprits.
Le colonel Christophe Gomart, ancien chef de corps du 13e RDP et ancien des affaires réservées lui aussi, est quant à lui promu général de brigade. Il est actuellement affecté à la cellule Bajolet, qu'il avait rejointe dès sa formation.
par le journaliste Jean-Marc Tanguy - Twitter @Defense137 - 9253 posts depuis avril 2009 - 81,92 millions de pages vues depuis juin 2010.
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mercredi 17 juin 2009
Le 13 qui porte chance
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lundi 15 juin 2009
Après les marocaines, les colombiennes
Un patron de PME française spécialisée dans les drones a égaré une valise il y a dix jours, lors d'un séjour professionnel en Colombie. L'homme voyageait avec trois valises : seule celle contenant un ordinateur regorgeant d'informations diverses mais qu'on imagine facilement variées a disparu, les autres ont suivi l'avion qui le ramenait en France.
Les histoires de ce type, dont il est difficile de mesurer s'il s'agit d'un nouvel exploit d'un bagagiste, ou de quelque chose de nettement plus crapuleux, regorgent dans le secteur qui nous occupe. En matière de drones, la société Alcore Technologies, basée à Cergy, avait été mystérieusement cambriolée, quelques mois avant un appel d'offres, il y a quelques années.
Dans le même registre, les spécialistes aiment rappeler qu'à une époque, pour avoir une idée de l'activité d'Eurocopter, il ne suffisait que de prendre le TGV, et d'écouter les conversations, en première. Plus près de nous encore, la ligne 8 du métro parisien (desservant l'EMA, l'EMM et l'EMA) est un Balardgone avant l'heure : une bonne oreille permet en général de surprendre des conversations assez irréalistes sur les actualités du moment.
PS : les "valises marocaines" sont l'appellation des conditionnements de hasch qui arrivent du Maroc (d'où leur nom) sur les go-fast traversant la Méditerranée. Et dont une partie est interceptée par nos gabelous et nos commandos marine.
Les histoires de ce type, dont il est difficile de mesurer s'il s'agit d'un nouvel exploit d'un bagagiste, ou de quelque chose de nettement plus crapuleux, regorgent dans le secteur qui nous occupe. En matière de drones, la société Alcore Technologies, basée à Cergy, avait été mystérieusement cambriolée, quelques mois avant un appel d'offres, il y a quelques années.
Dans le même registre, les spécialistes aiment rappeler qu'à une époque, pour avoir une idée de l'activité d'Eurocopter, il ne suffisait que de prendre le TGV, et d'écouter les conversations, en première. Plus près de nous encore, la ligne 8 du métro parisien (desservant l'EMA, l'EMM et l'EMA) est un Balardgone avant l'heure : une bonne oreille permet en général de surprendre des conversations assez irréalistes sur les actualités du moment.
PS : les "valises marocaines" sont l'appellation des conditionnements de hasch qui arrivent du Maroc (d'où leur nom) sur les go-fast traversant la Méditerranée. Et dont une partie est interceptée par nos gabelous et nos commandos marine.
samedi 13 juin 2009
EXCLUSIF : beaucoup (trop) de disparitions à l'Ile-Longue
Il faut y avoir été une fois pour mesurer qu'on n'entre pas dans l'Ile Longue si on y a pas été invité. Des contrôles aléatoires sont même effectués par les gendarmes maritimes sur les sortants. Et pourtant, ce haut lieu de la sûreté de notre défense voit des disparitions à répétition. Rien à voir avec les cinq valises de radium égarées cette semaine dans une poubelle, de l'autre côté de la rade : de la roupie de sansonnet.
Car les disparitions récurrentes ont trait au programme M-51. Rien de moins que le futur fer de lance de notre dissuasion nucléaire. Documents, composants, les deux ? Impossible de savoir, la marine ne communique pas sur ce secteur de son activité, sauf quand elle égare... cinq mallettes de radium, un maquette de... M-51, ou que la télévision britannique écorne une de nos SNLE.
En tout état de cause, tous les documents relatifs à la dissuasion étant classifiés au plus haut niveau, on peut imaginer sans peine que leur recherche mobilise un peu de monde à la gendarmerie maritime, à la direction de la protection du secret défense (DPSD), voire éventuellement, à la DCRI, traditionnellement chargée, comme la DST avant elle, de traiter des dossiers de compromissions, mais aussi de protection du patrimoine économique. Puisque la DPSD n'a pas, rappelons-le, de compétence en matière de police judiciaire.
Les sanctions en cas de perte de documents classifiés, ou de négligence dans leur stockage peuvent amener de gros ennuis : de fortes amendes, mais aussi des peines de prison. Pour le rappeler à ses fonctionnaires, un délégué général pour l'armement (DGA) avait fait un exemple il y a quelques années sur un de ses ingénieurs.
La réactivité de certains opposants au M-51 à mettre en déroute, ou en tout cas à tenter d'empêcher, les essais du missile, au CELM de Biscarosse (Landes) avait aussi attiré la suspicion des services, mais personne n'avait pu être incriminé.
Plus récemment encore, pendant l'affaire Surcouf, un fonctionnaire ministériel avait connu quelques déboires, après que le contenu d'un télégramme diplomatique ait abouti dans un article de presse. Aucun lien entre les deux, puisque si (supposition irréelle) les membres de Surcouf ont été identifiés, pas un n'a été poursuivi.
Car les disparitions récurrentes ont trait au programme M-51. Rien de moins que le futur fer de lance de notre dissuasion nucléaire. Documents, composants, les deux ? Impossible de savoir, la marine ne communique pas sur ce secteur de son activité, sauf quand elle égare... cinq mallettes de radium, un maquette de... M-51, ou que la télévision britannique écorne une de nos SNLE.
En tout état de cause, tous les documents relatifs à la dissuasion étant classifiés au plus haut niveau, on peut imaginer sans peine que leur recherche mobilise un peu de monde à la gendarmerie maritime, à la direction de la protection du secret défense (DPSD), voire éventuellement, à la DCRI, traditionnellement chargée, comme la DST avant elle, de traiter des dossiers de compromissions, mais aussi de protection du patrimoine économique. Puisque la DPSD n'a pas, rappelons-le, de compétence en matière de police judiciaire.
Les sanctions en cas de perte de documents classifiés, ou de négligence dans leur stockage peuvent amener de gros ennuis : de fortes amendes, mais aussi des peines de prison. Pour le rappeler à ses fonctionnaires, un délégué général pour l'armement (DGA) avait fait un exemple il y a quelques années sur un de ses ingénieurs.
La réactivité de certains opposants au M-51 à mettre en déroute, ou en tout cas à tenter d'empêcher, les essais du missile, au CELM de Biscarosse (Landes) avait aussi attiré la suspicion des services, mais personne n'avait pu être incriminé.
Plus récemment encore, pendant l'affaire Surcouf, un fonctionnaire ministériel avait connu quelques déboires, après que le contenu d'un télégramme diplomatique ait abouti dans un article de presse. Aucun lien entre les deux, puisque si (supposition irréelle) les membres de Surcouf ont été identifiés, pas un n'a été poursuivi.
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jeudi 11 juin 2009
Les barbouzes de salon
"Ah non, vous ne pouvez pas photographier, c'est interdit !". Ce ne sont pourtant que des bâches, mais sur le stand Safran, même les bâches ne peuvent pas être photographiées. Difficile, pourtant, de hurler à la paranoïa mal placée, car après chaque salon, les exposants regorgent d'histoires plus terrifiantes les unes que les autres. Ce qui met sur les dents des cohortes d'agents de sécurité plus ou moins sensibilisés, et, pendant une quinzaine de jours au Bourget, rend les directeurs de la sécurité des exposants particulièrement fébriles.Paris est la capitale internationale des salons professionnels, et héberge quatre salons particulièrement technologiques, qui attirent les "curieux" : Eurosatory et Euronaval (tous les deux ans, séparés par quatre mois) et Milipol et Le Bourget (idem). Le Bourget est la cible prioritaire de tentatives -parfois réussies- de déstabilisation, ou de vols (composants, ordinateurs, on voit de tout...) dont il est parfois difficile de discerner les tenants et les aboutissants. Cela ne remplit pas pour autant les geôles françaises, tant il est souvent difficile d'incriminer les intéressés. Quand on les attrape, ce qui s'avère fort rare.
Lors du dernier salon Eurosatory, à Villepinte, des ressortissants asiatiques avaient été surpris nuitamment dans l'enceinte du salon : les suites ne sont pas connues. Lors du salon Milipol (porte de Versailles), il y a bientôt deux ans, un grand nombre de mobilier de stand -notamment des écrans plasma mais aussi des ordinateurs portables- avaient été dérobés : un comble pour le salon de la... sécurité intérieure.
Dans un monde où la propriété intellectuelle est parfois aléatoire, on n'hésite pas non plus, parfois, à utiliser les subterfuges les plus éculés pour soutirer des informations aux exposants, français ou étrangers. Des âmes perdues d'un ministère bien connu s'étaient amusées, il y a quelques années, à imaginer se confectionner de fausses cartes de presse. Manque de chance, ils avaient plagié un modèle de carte qui n'était plus en cours : l'affaire avait été, comme on dit, étouffée. (1)
La DPSD et la DCRI à l'oeuvre
Pour lutter contre ces délinquants, la Défense (principalement, mais sans exclusive, la DPSD, chargée de la contre-ingérence, et de la protection de l'industrie de défense) comme l'Intérieur (DCRI, chargée du contre-espionnage) se mobilisent, plus ou moins discrètement. Des contrôles aléatoires sont souvent effectués en sortie de salon, sur les personnes, les véhicules. La vidéosurveillance est aussi mise en oeuvre. Enfin, des équipes formées circulent dans les allées du salon. Les fichiers de police étant souvent aussi bien nourris, il n'est pas impossible que certains noms puissent générer quelques pré-alarmes, aux frontières, puis aux arrivées au salon.
Lors du dernier salon Armés-Industrie, à Satory, plusieurs spécialistes ont sensibilisé les exposants aux risques, distribuant cartes de visites et conseils.
Les PME, qui sont la cible prioritaire de ces "barbouzes de salon" sont aussi désormais plus sensibilisées. L'une d'elles, spécialisée dans des technologies particulièrement sensibles, nous a expliqué avoir fait remonter une "approche", aux services. Elle n'a jamais eu ensuite de nouvelles. Ni des services, ni de "l'approchant".
Notre photo : patrouilles de forces de l'ordre, cet après-midi, au Bourget. La gendarmerie des transports aériens est chargée des pistes (zone réservée), la police gardant l'intérieur de l'exposition. Police et sociétés de sécurité ont été dûment briefées, ce matin.
(1) lundi ma carte de presse a été "égarée" 24 heures lors d'une visite chez un industriel, mais ne soyons pas paranoïaques...
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