jeudi 11 juillet 2019

Le général Burkhard devient CEMAT

C'est rarissime : un légionnaire -et para de surcroît- va prendre le commandement de l'armée de terre.
Le général Thierry Burkhard a commencé comme GCP (pendant la guerre du Golfe) au 2e REP où il a aussi commandé sa compagnie, a ensuite été chef opérations au 4e RE... et a commandé la 13e DBLE (2008-2010), à Djibouti. Il fut aussi assistant militaire du regretté général Antoine Lecerf, en Côte d'Ivoire. Plutôt que de l'envoyer au CHEM, l'armée de terre préfère miser sur cet atypique comme porte-parole de l'état-major des armées (1). Il exerce entre 2010 et 2013, au plus fort de la guerre d'Afghanistan, et de la guerre en Libye. Il avait déjà été adjoint du Conscom en 2007-2008, effectuant deux missions longues en Afghanistan, notamment avec les OMLT. Il initie, lors des points presse du jeudi, des briefings particulièrement immersifs en développant une maxime basique mais qui fera date : "la communication opérationnelle est une communication au service des opérations".
A l'issue, il était sorti du spectre médiatique : adjoint du coordonnateur national du renseignement (2013-2015), puis au centre de planification et de conduite des opérations (pour un deuxième passage, après avoir piloté le J3), le coeur battant de l'EMA. Il est chef conduite (2015-2017), puis chef du CPCO (2017-2018). Enfin, il faisait partie de la garde rapprochée du CEMAT, comme inspecteur de l'armée de terre depuis le 31 août 2018. La meilleure tour de contrôle sur l'armée de terre.
Comme le fut Jean-Pierre Bosser en son temps, Thierry Burkhard est nommé jeune, de quoi durer à la tête de l'armée de terre... ou ailleurs. Militaire discret, le général Burkhard est titulaire d'une croix de guerre TOE, et de deux citations sur la Croix de la Valeur Militaire. Il avait été admis à Saint Cyr en 1985. Il aura 55 ans le 30 juillet, la veille de sa prise de fonctions.

(1) Il est le deuxième porte-parole à devenir chef d'état-major de son armée, après Christophe Prazuck (Marine). Christian Baptiste (qui avait commencé comme simple 2e classe) s'était arrêté, lui, à trois étoiles.