vendredi 12 avril 2019

Du brouillage au SOFINS

Un brouillage d'origine encore inconnue a été enregistré la semaine dernière au SOFINS, sur le camp
de Souge, un lieu où se tiennent en temps normal et sans problème de cet ordre des vols de drones.
Or dès la première journée (celle inaugurée par la ministre des armées), plusieurs incidents ont été enregistrés en cascade lors des vols de drones.
Un fabricant basé à Monaco (également dans le domaine de l'antidrones), MClic, reconnaît avoir subi ce brouillage et connu une difficulté avec un de ses engins, mais avec des dégâts mineurs, alors que le drone était pris au sol dans un sol sablonneux. Il assure avoir pu reprendre ses vols ultérieurement avec le même drone, grâce à un mode antibrouillage intégré à son produit.
Moins chanceux, Drone Volt, côté en bourse et connu pour un large catalogue, notamment utilisé par des unités militaires françaises, a perdu un de ses drones Hercules de 20 kg. La société développe un concept de drone gigogne avec Nexter (démontré il y a deux ans par MClic au précédent Sofins), le drone multirotor larguant un robot terrestre Nerva du groupe de Satory. Le pilote du Hercules a connu une première difficulté, puis une deuxième et a "préféré crasher le drone" pour éviter des dégâts humains. Selon un témoin, l'engin aurait pu se diriger vers la foule.
D'autres sociétés ont également connu des difficultés, et les militaires eux-mêmes auraient été ennuyés dans la coordination 3D qui est réalisée avec la tour de l'aéroport civil de Mérignac.
Ces évènements ont eu d'autres conséquences : si la météo a été évoquée pour annuler une démonstration de drones nocturnes, un industriel précise qu'en fait, la décision d'annulation lui a été transmise avant la certitude de la pluie. C'est donc toute la filière drones présente au Sofins qui a été pénalisée, même si certains, comme Milton, assurent avoir pu réaliser tous leurs vols dans les créneaux disponibles.
A ce stade, aucun industriel n'a eu d'explication, à notre connaissance, sans doute parce que plusieurs enquêtes ont dû être lancées. Les questions de brouillage sont un sujet sensible, et le brouillage est interdit en France, comme les systèmes qui le genèrent, en dehors, évidemment, des administrations, qui le mettent en oeuvre lors de manifestations de grande ampleur (14 juillet, sommets de chef d'état, etc).
Ces évènements assez inattendus rappellent, si besoin était, que les architectures de drones peuvent, dans des contextes dégradés, s'avérer vite fragiles.

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