samedi 29 décembre 2018

Une opé à Tongo Tongo (suite)

Deux nuits après les faits, l'état-major des armées annonce à Paris par un simple tweet avoir mené
une "action d'opportunité" au Niger, conduisant à la neutralisation d'une quinzaine de GAT, et la saisie d'une vingtaine de motos et de 26 armes. Le compte twitter de la minarm l'avait précédé de quelques minutes.
Le scénario décrit par l'EMA rappelle à peu de choses près (la mort des commandos américains en moins) ce qui s'était passé à Tongo Tongo, lors de l'embuscade du 4 octobre 2017, et dont Barkhane avait retrouvé les armes de commandos américains, lors d'une récente frappe aérienne.
Cette fois-ci comme en octobre 2017, ce sont des Mirage 2000C et D de Niamey qui ont été les premiers sur place. Ils ont frappé les différents points de regroupements de GAT, ce qui présuppose des renseignements assez précis, sans doute aériens. Durant 48 heures, hélicoptères, GCM du groupement Spartan et les GCP ont ensuite fouillé la zone.
Dans la nuit du 19 au 20 décembre dernier, et déjà de nuit, une patrouille de Mirage 2000 C et D de la base aérienne projetée de Niamey avait frappé une colonne de motos suspecte détectée par un moyen aérien, sans doute un Reaper. Cinq motards avaient été neutralisé et de l'armement américain récupéré par les GAT lors de l'attaque d'octobre 2017 a été retrouvé par les commandos français, lors de leur investigation de la zone.
A ce stade, l'EMA n'établit pas de lien entre les deux évènements, séparés par une semaine, mais ayant pour point commun la zone de Tongo Tongo, frontalière entre Mali et Niger.
Dans les deux cas, l'action des moyens aériens, particulièrement des drones et de la chasse a été déterminante, l'action de troupes réduites au sol (commandos) permettant l'exploitation des frappes. Comme à Chammal, ces dernières semaines auront été particulièrement denses en activité et en consommation de munitions pour les chasseurs, avec une vingtaine d'engins tirés, ce qui illustre, si besoin était, le net regain d'activité des GAT, pour l'essentiel dans les zones frontalières.
Clairement, un mode opératoire qui fonctionne, avec une très faible empreinte et une capacité de réactivité et de surprise.

Mes infops et photos sur le twitter @defense137.