vendredi 30 mars 2018

SNU : la contribution de l'ANAJ-IHEDN

Hyperactive sur le front des conférence, l'association nationale des auditeurs jeunes de l'IHEDN
(ANAJ-IHEDN) a voulu montrer aussi qu'elle avait des choses à dire sur le sujet du moment qui concerne la jeunesse, le SNU. Elle a donc mis sur pied rien de moins qu'une "task force" chargée de plancher sur le sujet, qu'on découvre dans un des nombreux écrits de l'ANAJ.
Le style est un peu pompeux, tout n'est pas très original, mais il y a de l'idée, autour de six verbes-maîtres : agir, aider, défendre, comprendre, savoir vivre, expérimenter.
Pour l'association, le SNU est le point de passage obligé pour l'autre monde, puisqu'il est le "pré-requis pour l'obtention d'un diplôme, à la signature d'un contrat de travail, ou à l'obtention d'aides publiques". Au titre des outils figure un "compte d'engagement citoyen" (1) qu'il faudra encore détailler pour bien le comprendre.
Côté "défendre", l'ANAJ propose des interventions des opérationnels sur leurs missions, une initiation au TIOR (self defense mili) possible grâce à une mobilisation de l'EIS de Fontainebleau (2). L'association mobilise pour ce volet les services de recrutement des armées, de la police, de la gendarmerie (3), mais aussi le Souvenir Français et la Fondation Charles de Gaulle (qui à mon sens sont plutôt destinés au volet suivant).
Pour "comprendre", l'ANAJ propose de mobiliser les ressources locales d'anciens combattants. "Ce temps pris au cours du SNU, peut être très fort et permettre aux jeunes de se souder autour d'un même récit, partageant un intérêt et des émotions" escompte-t-elle (4).
Au chapitre du "savoir-vivre", le SNU propose des sujets assez étonnants, comme une vigilance sur l'obésité ou sur les porno- et écrans-addicts. L'uniforme sera "civil" et il y aura des "bonnes pratiques écologiques" à respecter, mais dans les deux cas on n'a pas plus de détails. L'ANAJ veut aussi rendre les SNUiens plus autonomes : "Le déracinement, l’inconnu et la découverte sont de bons moyens de développer la faculté d’adaptation à différents environnements et l’intelligence de situation. À ce titre, le déplacement géographique est souhaitable."
Des croisements avec la vie locale sont aussi prévus et l'ANAJ les énumère en litanie : avec les agents de propreté, avec les agents qui délivrent les titres de séjour, les agents de l'aide sociale à l'enfance, etc.
Une vraie idée, dans celles proposée par les anajiens consultés par la Task Force, que chaque jeune puisse disposer d'une plateforme numérique avec espace personnel permettant de vivre ce SNU, avant, pendant et après.
Un sondage valant ce qu'il vaut, l'ANAJ produit celui qu'il a réalisé sur 134 lycéens âgés de 15 à 20 ans. 36% seulement voulaient qu'il soit obligatoire. Et 73% adhéraient à l'idée pour autant qu'il soit mené pendant l'année scolaire (76%). Le SNU c'est aussi mieux si ça ne dure qu'une semaine (44%) ou un mois à tout casser (38%). Et évidemment, qu'on s'en débarrasse le plus tôt possible, entre 17 et 18 ans (74%). L'attente la plus forte est sur l' "acquisition de valeurs", partagée par 94% des répondants. Et 9 répondants sur 10 veulent sortir du SNU avec un "diplôme ou une formation à faire valoir". Ce qui prouve que nos jeunes ne perdent pas le nord.

(1) dont personnellement la notion me gêne : le bénévolat payé sous une forme ou une autre n'en est plus. Et si en plus, l'engagement citoyen est rémunéré, ce n'est plus du bénévolat. Enfin, l'accumulation des avantages à servir dans la réserve (on n'y est pas encore mais il y en a) risquerait de complètement dénaturer -pour ne pas dire dévoyer- le système, qui deviendrait presque un emploi comme les autres, mais à temps partiel.
(2) et pourquoi pas, hors TIOR évidemment, des sportifs de la défense.
(3) les coûteuses campagnes de publicité télé seront ainsi épargnées. Je ne me rappelle pas, pour ma part, avoir vu beaucoup de campagnes d'affichages dans les rues et à la télé pour la police et la gendarmerie, qui trouve néanmoins leurs effectifs.
(4) pour ma part, j'estime que c'est bien avant le SNU que des ados doivent pouvoir croiser leur histoire nationale sous une forme charnelle et géographique. Quitte à me mettre à dos leurs enseignants, les ados-futur citoyens auraient à gagner à avoir des cours d'histoire essentiellement incarnés au collège et au lycée, et c'est aussi au processus du SNU de l'intégrer dans les programmes de l'éducation nationale.

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