vendredi 17 novembre 2017

Aux Invalides, les photos d'Elias et de Poulpiquet

L'un est déjà un photographe de guerre accompli, l'autre débute, mais a déjà oeuvré en Ukraine et en
Centrafrique, et bien sûr, en Syrie, où il a été retenu otage 10 mois avec Didier François.
Philippe de Poulpiquet (Le Parisien) et Edouard Elias expliquaient hier à quelques journalistes, au musée de l'armée, comment ils avaient pris ces photos qui scandent en quelque sorte l'expo "dans la peau d'un soldat" déjà chroniquée sur ce blog. Edouard Elias voulait à tout prix montrer la vie quotidienne du soldat, entre rasage de crâne (l'affiche de l'expo), combats violents, mais aussi dégustage de rasquette dans un VAB, dans une lumière à la Vermeer, procurée par une des tapes restée ouverte. Parti sans journal pour le publier, Edouard Elias a trouvé preneur après le prix Bayeux, quand le Nouvel Obs lui a pris des photos. Puis ce fut l'enchaînement, dans la presse étrangère.
Le jeune photographe explique néanmoins ne pas avoir voulu céder à cette notoriété soudaine, ce qui lui aura sans doute évité de voir ses photos illustrer, en archives, des soupçons de viols de soldats français en Centrafrique. Rien à voir, rappelle-t-il, avec ce qu'il a vécu avec les légionnaires du 2e REI.
Philippe de Poulpiquet a déjà une dizaine d'Afghanistan au compteur, et un livre, magnifique, sur un sujet tragique, la blessure et la mort (1). La photo qui fut la couverture de ce livre -Delphine Miloche contemplant les derniers souvenirs de son mari, Thibault, infirmier, mort à 39 ans en Afghanistan- a été reprise pour orner un des murs de l'exposition, avec, en dessous, une vitrine présentant le contenu de ce tiroir-mémoire : un porte-badge, un manuel de sauvetage de combat, une croix en bois, un couteau...
Plus loin, Philippe détaille son travail en cours à l'institution nationale des Invalides (INI), avec des pensionnaires très divers : le vétéran des guerres de décolonisation cotoie la victime des attentats du 13 novembre, ou le blessé des guerres contre le terrorisme. Un travail à découvrir, avant, au terme du travail du photographe, on l'espère, une exposition plus large.

(1) pour la France, photos de Philippe de Poulpiquet, texte d'Anne-Cécile Juillet, Editions Grrr.Art Editions.

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