samedi 12 novembre 2016

"Guerres secrètes", un coup de maître

Le mot espion fait rêver, le monde de l'espionnage fascine. Rien de très surprenant, donc, que
l'exposition guerres secrètes, concoctée par le général Christian Baptiste (1) rameute les curieux, comme j'ai pu le constater hier 11-novembre.
On peut le déplorer, les pièces exposées aux Invalides sont nombreuses, et les m2 beaucoup moins, d'où l'effet de bouchon devant les écrans et les vitrines. On trouve de tout dans cette file interminable : du touriste étranger, du curieux, et même... des praticien(nes)s des guerres secrètes venu(e)s incognito.
Le cheminement et le découpage sont contestables, mais chaque objet produit son quota d'effets sur les simples citoyens que nous sommes (renforçant l'effet de bouchon signalé plus haut).
Au final, un dur moment pour les agoraphobes, et un bonheur de découverte pour les autres. De redécouverte pour les praticiens des guerres secrètes, passées, présentes... et à venir.
Car certains sont venus confronter, en couple ou entre amis, leur vocation à l'outillage et à l'historique. Beaucoup de femmes, jeunes.
Pour leur répondre, des visages connus -aucun espion d'active, même sous cagoule- comme Michel Rocard, interviewé quelques semaines avant son décès ou... Jessica Chastain/Maya.
Parmi les pièces à découvrir, une kara et un Lee Enfield présentés comme ayant appartenu à Lawrence d'Arabie, un kayak utilisé pour l'opération Frankton, évidemment des armes, beaucoup d'armes, notamment une MAT49 équipé d'un silencieux, conçu pour le 11e Choc en Algérie.
Quelques mannequins évoquent aussi l'engagement des personnels du BCRA (en Jedburgh), du SDECE (en GCMA) et de la DGSE (en Afghanistan période Massoud), engagement mesuré aussi par des documents, comme la bio de responsables vietnamiens.
Evidemment, tout cela est nettement moins riche que l'exposition que le service a lui-même organisé pour ses propres ressortissants, sur l'action du SDECE en Indochine.
Mais à trop montrer, ne tuerait-on pas le mythe ?

(1) l'exposition a été supervisée par le propre directeur de cabinet du ministre, Cédric Lewandoswki, que l'on dit passionné de guerres secrètes. Un appui de poids, puisqu'on imagine bien que mettre à contribution les réserves de Cercottes n'a pas dû être une simple affaire. Mais la DGSE recrute, et tous les leviers sont utiles.

Quelques photos de cette exposition et d'autres infos visibles sur mon twitter @defense137.