jeudi 17 novembre 2016

Des deux côtés de la bombe

Complément d'enquête livre ce jeudi soir un documentaire sur les frappes françaises en Irak, que ce
blog a pu visionner ce mercredi soir en avant-première. En guest star, le ministre, interrogé sur les dommages collatéraux, comme le général Christophe Gomart.
Le DRM a ouvert les portes d'une des salles abreuvant le CNC (1) et le CPCO en renseignement, et autorisé quelques uns de ses sous-officiers à expliquer leur travail d'analyse. Le grand public peut ainsi découvrir une des marottes du DRM, le renseignement géospatial (2), qui permet, dans le temps, de comprendre les logiques d'action et ressorts de l'adversaire. Même sur un exemple pas forcément totalement pertinent, les quelques secondes qui évoquent cette discipline sont captivantes (3) et permettent d'éclairer (de justifier) les modes de ciblage de l'aviation française, qui n'a pas, contrairement à certaines de ses homologues, la gâchette facile.
Ce que confirment aussi des pilotes de Mirage 2000D interviewés par CdE à Nancy Le plan -furtif- sur la planche de bord du navigateur permet de rappeler que ces hommes et femmes effectuent leur ciblage, en place arrière du bombardier, sur un écran à peine plus gros qu'un paquet de cigarettes.
Pas d'images nouvelles des forces spéciales en Afghanistan, mais des éclaircissements sur l'attaque dont ont été victimes deux peshmergas (tués) et deux commandos du CPA 10 (grièvement blessés), début octobre. Les deux peshmergas étaient des officiers, apprend-on dans le sujet de CdE, et le drone à l'origine de l'attaque aurait été piégé par une simple grenade.
Avec le sourire, un responsable peshmerga explique dans une autre partie du sujet que les Français ne sont jamais très loin. Et que quand les armes cédées par la France, comme les 20 mm et les Milan ont des soucis, il suffit d'appeler, les Français arrivent assez vite pour dépanner...
CdE est aussi allé filmer sur le terrain, là où les bombes ont explosé. A Qayyarah, par exemple, où désormais des militaires français sont basés, avec une poignée de canons Caesar. Avec une interrogation : si l'on sait comment sont désignées les cibles pour l'aviation, comment fait-on pour les canons ?


 Mes infos et photos sur twitter @defense137.

(1) centre national de ciblage, installé pas très loin de la salle en question.
(2) une des premières applications du GEOINT en France avait concerné le plan de ciblage préalable aux frappes aériennes en Syrie, en août 2013, frappes qui n'étaient finalement pas allées à terme.
(3) le GEOINT, comme plus largement la DRM, font partie des entités qui recrutent (des militaires, comme des civils de la défense, et de purs civils venant du monde civil). Nul doute que de tels passages, assez rares, ramènent leur lot de candidats...