dimanche 27 septembre 2015

Aller au sol, irréalisable et improbable (billet d'humeur)

Dès que les avions bombardent, nul besoin de mettre la pièce dans la fente pour entendre parler
d'obligatoires actions terrestres, car la victoire ne vient pas du ciel mais des 300 derniers mètres, etc, etc, etc. Evidemment, je n'ai pas fait de grande école qui me donne légitimité pour avoir un avis éclairé sur ces sujets très sérieux, mais un simple regard sur l'état des forces (et du moral), les taux de disponibilités des matériels, le niveau de défiance de l'opinion publique sur le déficit de l'Etat que les banques interdisent à chacun de ses membres, bref, des indicateurs pertinents, amènent à douter de la capacité de la France d'en être, en Irak, et encore moins en Syrie. Par exemple, tiens, combien d'hélicoptères autoprotégés disponibles pour cette bataille au sol ? Combien de Tigre ?

On voit déjà comment la mise en place de l'opération Sentinelle a mis à bas le fonctionnement de l'armée de terre, qui a déjà bien du mal à finir l'année avec les contributions qu'on lui demande pour la COP21.
Alors aller lutter contre une armée djihadiste richissime, bien dotée en matériel, et débordant d'envie d'aller refaire des Falloujah dans toutes les bourgades que compte sa zone d'action en Syrie. Quel beau spectacle pour djihadiste TV...
D'autant plus qu'au rythme où vont les choses, une simple nouvelle attaque en France ramènerait l'effectif de Sentinelle à (au moins) 10.000 militaires, que la Défense aura toujours autant de mal à trouver, puis à tenir dans la durée un tel contrat.
Alors oui, un engagement terrestre au sol, pourquoi pas, une fois que la Bundeswher aura mobilisé des Leopard et des bataillons pour aller autour, que l'Italie aura fait sauter sa brigade para, ou que la Turquie, la plus grosse armée de l'OTAN (après les USA) aura fait un peu bouger ses propres lignes.