jeudi 2 juillet 2015

La "symbiose" du rens à Barkhane

Voila un monde par nature peu éclairé par ses (et les) communiquants, mais avant de faire ses
cantines pour la DGSE, le général Jean-Pierre Palasset, patron de Barkhane a consenti à le placer brièvement sous la lumière, après que votre serviteur lui a tendu la perche.
Jean-Pierre Palasset est plutôt bien placé pour visualiser l'évolution de cette communauté dont il n'est pas issu, malgré un passage au 13e RDP en début de carrière. Il a ensuite fait l'essentiel de sa carrière dans les troupes alpines, oeuvrant aussi du côté de Mitrovica.
Depuis 2010, il a croisé les membres de la communauté du renseignement, en Côté d'Ivoire, en Afghanistan et dans la BSS.
Pour Palasset, c'est la Côte d'Ivoire et le niveau de désinformation médiatique qui y règne, via la RTI, qui a obligé DPSD, DRM et DGSE à travailler ensemble. Jusqu'alors, chacun s'ignoraient superbement. Le relèvement du niveau, et la valorisation de profils -entamée par le général Didier Bolelli à la DPSD, puis à la DRM- y sont sans doute aussi pour quelque chose.
En 2011, il y a donc un frémissement qui s'accentue en Afghanistan, avec les tirs d'Afghans sur Français, les prises d'otages, etc.
La DGSE est venue à cette époque travailler bien plus au contact des forces françaises, et à leur profit, qu'elle ne le faisait d'habitude. La DPSD, elle, s'est trouvée aussi à produire plus de résultats en matière de contre-ingérence. Les menaces ne manquant pas, c'est aussi à cette époque qu'elle avait délaissé certaines de ses vieilles marottes -la surveillance de la presse par exemple permettant ainsi de dégager du temps pour les vrais sujets.
"Tous" (1) sont aujourd'hui, dans la BSS, "au début des histoires de neutralisations" de chefs djihadistes qui ont décapité, en moins de deux ans, une pépinière particulièrement létale à l'origine.
Conséquence, d'ailleurs, le COMFOR Barkhane note que les attentats ne produisent pas des bilans importants dans la zone Barkhane.
Et que le dernier, à N'Djamena, a été produit par Boko Haram, qui pour l'instant en tout cas, ne fait pas directement partie des objectifs de Barkhane.
Même si l'opération y consacre de plus en plus de moyens.

(1) c'est sans doute évacuer un peu vite les mérites des dronistes du 1/33 Belfort, et, évidemment, des forces spéciales. Dont l'image sera forcément écornée par l'épisode judiciaire de Ouagadougou, mais dont les résultats, depuis cinq ans, n'ont pas d'équivalent chez leur homologues étrangers.