mercredi 14 janvier 2015

Dans la mécanique de Vigipirate (1)

Cette enfilade de couloirs est, toutes proportions gardées l'équivalent de Miramas pour les opérations
extérieures. Hier, le GSBDD de Satory a laisser passer quelques journalistes dans le flot quasi continu de militaires arrivant de province (1), permettant ainsi de mesurer comment ces militaires en alerte au quartier deviennent, en trois pièces mal éclairées, des militaires engagés dans Vigipirate.
Leur premier stop les amène dans une salle emplie de cartons tout juste ouverts provenant de deux dépôts, au sud et dans le grand est de Paris. Ils perçoivent une frag Paul Boyé, encore de couleur sable... et la housse centre-Europe, plus acceptable pour les yeux des parisiens. Ici aussi, on leur donne la gazeuse lacrymo, une des deux armes non létales dont ils seront équipés.
Dans la foulée, ils reçoivent aussi des effets de protection NRBC, dont une partie provient de stocks de l'armée de l'air (2). Certains ouvrent de grands yeux en découvrant le sigle, puis le matériel, mais depuis les attaques au sarin dans le métro de Tokyo, les Vigipirate ont le droit aussi à leur matériel de protection. Comme chacun sait, la façon de le mettre et de le conserver obéissent à des règles très strictes.
La fin de la chaîne se situe avec les chaussettes NBC, distribuées par une caporal, secrétaire en temps normal au GSBDD, bombardée distribueuse de matériel de matériel depuis vendredi. Son service d'origine doit donc se passer d'elle, mais ici comme ailleurs, personne ne doute des priorités du moment. Un moment parti pour durer, si bien que les emballages de ces matériels destockés dans l'urgence resteront sur place, avant d'être à nouveau reconditionnés, pour réintégrer leur dépôt. 
 
(1) il faut rappeler que s'ils doivent venir de province, c'est que l'armée de terre n'a plus, en Ile-de-France, de régiments constitués, du fait des restructurations opérées depuis 2008. Et que, contrairement à l'armée de l'air, les personnels qui ne sont pas issus des unités opérationnelles (administratif et soutien) ne font pas de Vigipirate. Peut-être une donnée appelée à changer, avec des unités de marche, pour relever les unités plus opérationnelles.
(2) je n'ose tirer de conclusion définitive sur cette phrase.
Un cavalier du 501e RCC de Mourmelon vient percevoir ses effets NBC, au GSBDD de Satory. (Photos JMT)
Atelier pratique pour ces sapeurs du 6e RG : faire passer la frag désert en mode centre-Europe.