mercredi 21 janvier 2015

Contre ingérence : 65 postes créés à la DPSD

Comme tous les généraux qui se sont vus proposer le poste ces dernières années, Jean-François
Hogard, qui arrivait de la Réunion, se serait sans doute vu ailleurs (1). Mais la DPSD est devenue une direction branchée, une des membres de la communauté du renseignement et qui réussit à attirer de hauts potentiels. Un résultat obtenu par les campagnes de recrutement dans lesquelles les directeurs successifs n'ont pas hésité à mouiller la chemise.

Et par les temps d'incertitudes qui courent, la DPSD reste le service discret du ministre de la défense, une thermomètre de la troupe, et plus évidemment encore, un outil de contre-ingérence, de Tessalit à... l'hôtel de Brienne.
Ce blog a déjà expliqué comment en Afghanistan la DPSD avait pris du volume en se confrontant aux autres services de contre-ingérence de l'ISAF.
Un lecteur assidû des synthèses de la maison ne cache pas l'excellence du travail produit par la DPSD dans la lutte contre la radicalisation dans la sphère Défense. Il ne faut pas voir d'autres raisons au renforcement des 65 postes obtenu pour la DPSD, sur les 250 au total créés dans la défense (le reste ira à la DGSE) dans la lignée des derniers attentats, et d'une réalité : neuf anciens militaires français ont changé de camp.
Aucun militaire d'active parmi eux... et aucune vraie chance de les détecter, puisqu'il est vraisembable qu'ils ne se sont pas radicalisés dans leur précédente vie.
L'objet du renforcement de la DPSD est donc bien de détecter les cas de radicalisation à l'intérieur des armées, ce qui consommera l'essentiel des postes tout en intégrant aussi une dimension liée aux réseaux numériques de la Défense, qui n'ont jamais été aussi attaqués que ces derniers jours.
Pas loin de là où on lit les synthèses de la DPSD, on reconnait aussi qu'il fallait aussi procurer une meilleure interface à la DGSI (le pendant de la DGSE pour la sécurité intérieure). Donc mettre en oeuvre une capacité de permanence opérationnelle plus robuste.
Dans la communauté, certains n'ont pas hésité, par le passé, à reconnaître qu'il fallait aussi que chacun se découvre mieux de l'intérieur, afin d'aller y collecter les bonnes pratiques, et peut-être, tuer quelques mythes.

(1) ce poste aura néanmoins porté chance aux dernières titulaires : Didier Bolelli est ensuite parti à la DRM, et dirige maintenant Geos, Antoine Creux est major général de l'armée de l'air, et Jean-Pierre Bosser commande l'armée de Terre.