vendredi 17 octobre 2014

Schloesing, l'homme de l'Ile-de-France

Tout le monde connaît Saint-Ex, les passionnés connaissent Clostermann, mais qui connait Jacques
Henri-Schloesing ? Ce pilote d'exception a pourtant appartenu au premier cercle de Français Libres qui ont repris le combat au sein des FAFL (1), et de son deuxième groupe (*), l'Ile-de-France : un documentaire prochainement diffusé sur France 3 illustre -trop brièvement- (2) la vie de cet aspirant-pilote, qui se formait encore à Francazal, quand Pétain ordonne de cesser le combat, le 17 juin 1940.
Schloesing ne se résigne pas, et emprunte un Caudron Goëland, le 22, avec cinq camarades (3) pour rallier la Grande-Bretagne.
Après un complément de formation à Odiham, il rejoint l'Ile-de-France en novembre 1941. A 22 ans, capitaine, il en prend le commandement, le 1er décembre 1942. Mais il est abattu par la chasse allemande, le 13 février suivant. Les mains et le visage brûlés, il est caché plusieurs semaines en France occupée. Le réseau Comète le fait exfiltrer, par l'Espagne.
Commence la reconstruction de l'homme et du pilote, au Queen Hospital de Londres. Ses yeux sont miraculeusement intacts. Il subit huit opérations et, en avril 1944, est déclaré apte pour les opérations.
Le 19 août, l'Ile-de-France pose à Bayeux. Le 16 août, il est fait compagnon de la Libération, et le 25, chef du groupe Alsace. Le 26, il réalise son dernier vol, abattu par un as allemand : il a été inhumé sur les lieux de son crash, à Beauvoir en Lyons (76).

(1) des Français ont aussi combattu dans la RAF.
(2) le conseilller historique de ce documentaire, le colonel Patrick Collet, a également écrit un livre consacré à cet aviateur, réédité chez Heimdal, et enrichi de photos. Le COL Collet est parachutiste de l'armée de terre -il a notamment commandé le 1er RCP- puis était le collaborateur direct du général Bosser à la DPSD, avant d'en devenir directeur de cabinet à l'EMAT.
(3) deux de ses frères intègreront les FNFL et les Cadets de la France Libre.

Post-scriptum : l'Ile de France existe toujours, et transforme les pilotes sur Mirage 2000 de défense aérienne, tout en assurant la mission de police du ciel depuis sa base d'Orange.

(*) le premier, l'Alsace, ayant été créé un mois plus tôt.