mercredi 15 octobre 2014

Les coupes et les transferts (actualisé 12h)

Sans attendre midi, voici la liste des transferts et restructurations prévues dans la liste 2015. Elle sera
actualisée au fur et à mesure de la journée, et complétée dans les 48h, quand on connaîtra le détail précis.
ARMEE DE TERRE
On sait déjà que la ville de Chalons sur Marne perd à la fois un état-major de brigade (1ère BM et sa compagnie de commandement de transmissions) et le 1er RAMa (tous deux dissouts). A ce stade. Le drapeau du 1er RAMa, compagnon de la Libération pourrait néanmoins rejoindre un autre régiment de bigors (au choix, 3e RAMa ou 11e RAMa). L'état-major de la 1ère BM, lui, peut remplacer la 7e BB, à Besançon.
Le régiment médical (RMED) perd deux de ses compagnies de décontamination NRBC ainsi qu'une compagnie de ravitaillement sanitaire.
Le 1er RTir et le 8e RPIMa deviennent des régiments de nouvelle génération annonce le ministère sans qu'on puisse saisir l'essence de cette transformation. Les sections de reconnaissance régimentaire (SRR) sont dissoutes dans toute l'infanterie, soit environ 600 postes supprimés d'un coup.
De la même façon, trois régiments de cavalerie (12e RC, RICM et 1er Chasseurs) perdent leurs escadrons d'éclairage et d'investigation (EEI), soit environ 300 postes.
Deux régiments de train (121e et 515e RTN) perdent chacun un escadron de transport. Une des musiques d'Ile-de-France est dissoute, et es réductions d'effectifs sont aussi opérées dans des régiments d'artillerie, génie et transmissions "équipés de matériel en fin de vie".
On le voit, l'essentiel des gains de postes restants est réalisé par échenillage, ce qui rendra les unités opérationnelles encore moins opérationnelles, obligeant à puiser dans des compagnies pour en faire une déployable (déjà le cas dès l'Afghanistan), et à constituer des GTIA non homogènes (cas typique de la RCA). L'armée de terre n'y gagne pas en réactivité, mais maintient des postes de chefs de corps et s'évite des choix cornéliens sur le plan politique.
Rappelons que les annonces ont notamment glissé pour permettre à l'armée de terre de retravailler sa copie.
On apprend d'ailleurs que l'armée de terre va devoir se trouver un cap : Cap 2020, que le ministre de la Défense a demandé au nouveau CEMAT de travailler. L'armée de terre était la seule à ne pas avoir de document d'orientation de la sorte, le ministre ayant pour sa part cité l'exemplarité de l'armée de l'air dans ce domaine ("Unis pour faire face"), il y a quelques semaines, et le redit encore aujourd'hui dans son message.
ARMEE DE L'AIR
Saintes va perdre la formation militaire des aviateurs, qui sera désormais réalisée dans l'ancien quartier du 1er REC, à Orange (ce point que je confirme, n'est pas défloré dans le document présenté ce midi). Ce site va aussi accueillir l'école de formation des commandos de l'air (EFCA), et sans doute, tout ou partie du CPA20 (mais le point de chute de l'unité n'est pas livré dans le document défloré ce midi), car la base de Dijon, qui les hébergeait, ferme.
C'est aussi le cas pour le centre de détection et de contrôle (CDC) de Drachenbronn, soit 190 postes qui disparaissent. La faute au progrès technique qui permet désormais de faire mieux avec moins de sites de ce type. Le site devient un élément air, rattaché à la BA133 de Nancy. La base aérienne 117 de Balard est dissoute, puisque le soutien du Balardgone fait l'objet d'une externalisation.
Assez logique, les Casa vont quitter Creil pour Evreux en vue de la fermeture de l'activité aéronautique en 2016. Cela se traduit par le transfert des trois escadrons : Vercors, Ventoux et Oise (ESTA) soit à la louche 400 personnes.
La base de Luxeuil, par contre, échappe au couperet. Mais reste ouverte pour une vingtaine d'avions : pas très rationnel tout ça...
MARINE
Aucune grosse unité n'est dissoute, par delà le départ du Sirocco et de la Meuse, qui ne sont pas compensés par l'arrivée d'un nouveau navire du même type. Rappelons que le 4e BPC prévu a sombré dans les coupes budgétaires, et que la question des navires de soutien dans la marine n'a pas encore trouvé de solution (il en faudra bien une pourtant).
Le patrouilleur austral Albatros (Réunion) et deux patrouilleurs de surveillance de site, Athos et Aramis sont désarmés. La base navale d'Anglet qui les accueille ferme tout comme le commandement de la marine de Strasbourg.
Le reste des postes est trouvé "à la petite cuillère", dixit un proche du sujet. La même source ajoute que la marine réalise une effort supérieur en 2015 à ce qu'elle aurait dû faire.
SERVICE DE SANTE
Le ministre a annoncé lui-même dimanche soir la reconversion du Val-de-Grâce, cantonné désormais à la formation et à la recherche. Exit donc les équipes médicales. La CFDT annonce une manifestation dès 13h15 sur ce site pour accueillir le directeur central, qui vient officialiser la nouvelle aux personnels, à 14h.
En province, un ou deux HIA restaient dans le viseur, mais tous les sites sont maintenus, ce qui n'exclura pas des adaptations, tout comme sur les centres médicaux des armées dont le nombre va être réduit.
SERVICE DES ESSENCES
Malgré son bilan impeccable à Serval, le SEA doit réduire ses effectifs, après des coupes drastiques réalisées ces dernières années. Il doit notamment encore gagner une centaine de postes, sur les 1400 qu'il aligne encore, et on lui en demandera encore plus. Le document diffusé ce midi confirme, de fait, la fermeture d'un grand nombre de centres de ravitaillement des essences à Castelsarrasin (2015) puis, d'ici 2019, de Sarrebourg, Creil, Salon-de-Provence, Hyères, Tours, Monnaie, Dax, Bouy.
AUTRES SOUTIENS
Cinq dépôts de munitions du Simu vont êtr fermés.
DGA
Dans les armées, on estime que cette partie de la Défense n'a pas fait les mêmes efforts en matière de réductions d'effectifs. Il est vraisembable que cette fois, la DGA devra faire des efforts, comme tout le monde. Les armées resteeront fâchées, puisque la DGA s'en tire avec seulement la fermeture de deux centres techniques en Ile-de-France. Les centres d'essais qui étaient dans le viseur sont apparemment épargnés.
OUTREMER
Le député Gwendal Rouillard vient de préciser à Défense et Stratégie que l'effectif de Djibouti était maintenu à 1.300 militaires, en conservant des capacités air et terre. Les plans initiaux, révélés par ce blog ciblaient un effectif de 950 personnels : Rouillard et son complice Yves Fromion ont réussi à faire revenir la machine en arrière, coupant la poire en deux. Djibouti mobilise actuellement 1.950 militaires. Cela a du sens, du fait des dernières contributions de Djibouti aux opex.

A relire :
. Cette réunion sur les effectifs, en septembre dernier.
. La dissolution du 4e RD.
. Des propositions alternatives du CEMAA.
. Les restructurations 2013, ainsi qu'ici.
. Les restructurations 2014.
 . Des restructurations de 2009.
. la lecture du cri de rage de mon camarade Philippe Chapleau : c'est bien écrit, et en plus c'est vrai.

Post-scriptum :
Pour ceux qui découvriraient ce blog aujourd'hui, le Mamouth existe depuis avril 2009 à cette même adresse. Et diffuse quasiment tous les jours, vacances comprises.