mardi 6 mai 2014

En Centraf, il ne se passe rien (ou presque...)

Une fois n'est pas coutume, l'EMA se retrouve piégé par sa communication a minima sur les opérations
extérieures. Il aura fallu laisser passer la nuit et une partie de la matinée pour reconnaître l'ouverture du feu, par la chasse, en Centrafique, hier, à Boguila. Ce tir, a priori le premier en Centrafrique depuis le début Sangaris, sonne comme une illustration de la difficulté de la mission rencontrée par l'armée française dans ce pays. Une mission qui devrait être terminée : à son déclenchement, l'exécutif évoquait une mission de "six mois maximum"...
Les affrontements ont duré trois heures, entre plusieurs sections du GTIA Dragon et une quarantaine d'adversaires, catalogués comme ex-Seleka, motorisés et armés. L'armée française était donc supérieure en nombre, et en matériel. La présence de groupes armés dans cette localité n'a rien de surprenant : c'est là que sont morts des humanitaires, il y a quinze jours.
Pour venir à bout de son adversaire, l'armée française a dû donner les mortiers, des missiles antichars, et donc, une patrouille de Mirage 2000D partie de N'Djamena sur alerte, et arrivée sur place en milieu d'après-midi. Comme c'est le cas habituellement, les "muds" ont donné de la voix à basse altitude lors d'un show of force, mais cela n'aura pas suffi. Le FAC présent au sol a donc donné l'ordre de larguer une unique GBU-12.
La patrouille, qui a ravitaillé en vol pendant cette mission, est restée sur place le temps que la situation se stabilise.
Le choix de Mirage 2000D semble indiquer que les Rafale étaient pris ailleurs, peut-être au Mali, où la guerre continue, là aussi, dans une discrétion de l'EMA, dès qu'il s'agit de moyens aériens.
L'EMA, précisément, n'était pas disponible, ce midi, pour évoquer cette mission. Tout au plus a-t-il diffusé ces photos (EMA/armée de terre) montrant des soldats français assez exposés au tir adverse. Un message ?