jeudi 30 janvier 2014

A Niamey, le même jour

Une dizaine de vols et une soixantaine d'heures ont déjà été enregistrés sur les deux Reaper du 1/33 Belfort
à Niamey (Niger). Arrivés les 27 et 29 décembre, ces engins ont franchi déjà les bornes des missions opérationnelles. Un premier vol technique de quelques dizaines de minutes avait été réalisé le 16 janvier, comme révélé par ce blog, suivi d'un deuxième, ce même jour.  La rapidité d'engagement du vecteur (seulement commandé en août dernier !) n'a tout simplement pas de précédent dans l'histoire des drones français, démontrant le niveau atteint par les personnels de cette unité.

Le premier vol qualifié de "longue durée" a été réalisé le 19 janvier, et le lendemain, un vol bi-drones était organisé. L'ensemble des capteurs, visible et infrarouge, ainsi que le radar à ouverture synthétique ont été utilisés avec des performances qui n'ont rien à voir avec le Harfang. Pour voir aussi bien, ce dernier peut être amenéà descendre très bas, ce qui permet de le détecter à l'oeil et à l'oreille. En outre, plus bas, il consomme aussi beaucoup plus de carburant. Le Reaper peut détecter un bidon de carburant ou effectuer une levée de doute sur un humain à un niveau de vol qui le rend indétectable.
A ce stade, l'engagement opérationnel du Reaper permet de densifier l'offre de full motion video (FMV) dans la bande sahélo-saharienne (BSS), jusques y compris la RCA. 
30 personnels du 1/33 Belfort (qui opère en auto-relève) sont déployés à Niamey, à côté d'autres spécialistes du renseignement, français et américains. Ce niveau est assez faible si l'on considère que seulement une vingtaine en moyenne étaient déployés à Bagram entre 2009 et 2013 pour exploiter deux à trois drones. Il est rendu possible par le fait que certains pilotes sont biqualifiés Harfang/Reaper, les interprètes capteurs et chefs de missions étant eux interopérables.
Afin de prendre en compte la rapidité de la mise en oeuvre des Reaper, la France a choisi, pour l'heure, de requérir à un soutien apporté par le fabricant de ces drones, General Atomics. C'est la première fois que des Français sont soutenus en Afrique par des contractors américains, particulièrement dans le domaine du renseignement. C'était déjà arrivé en Afghanistan, dans le domaine de la lutte anti-terroriste et déjà, dans le domaine du renseignement, avec la mise en oeuvre directe de moyens aériens de suveillance.