dimanche 10 février 2013

Mini-Têt à Gao (billet d'humeur)

Gao était en passe de devenir le noeud aéroterrestre français au Nord-Mali. Les évènements du weekend pourraient, de fait, contrarier ces intentions, et peut-être, donc, une partie de l'équilibre dans cette zone. Réponse, dans les heures qui viennent : c'était, de toute façon, à ce moment que la décision devait être prise... ou pas de consolider le rôle de cette ville.
Même si cela ne joue qu'à la marge dans la globalité de l'opération, les évènements du jour ne seront pas sans impact non plus sur la couverture du conflit. L'armée française, qui avait d'autre chats à fouetter (mais pas d'otages supplémentaires à gérer) a dû extraire une cinquantaine de journalistes concentrés dans le centre de la ville. Demain, leurs papiers ne chanteront pas la victoire de l'armée malienne (1).
Il est donc évident que les évènements du weekend, et ses récits demain lundi, impacteront aussi l'opinion publique. Jusque là, tout était facile, lisse, et pour tout dire, assez propre, dans la lucarne. Certes, il avait fallu 4.000 militaires français au lieu des 2.500 annoncés en début d'opération. Mais c'est toujours comme cela, et les Français le comprennent bien (ou s'en foutent). Par contre, les images de soldats maliens à nouveau bousculés par ce qui n'est pas non plus l'armée romaine, obligés de rappeler l'armée française, tout cela fait un peu désordre, et amène à une vraie interrogation : départ en mars ? Mais de quelle année ?

(1) c'est déjà symptomatique, il y avait ce soir aux JT parfois plus de temps accordé au Mali qu'à la neige, c'est tout dire. Tout cela m'inspire l'évidence que j'avais déjà rappelée à des chemistes il y a quelques années : vous pouvez remporter la victoire, mais si l'opinion publique n'est pas avez vous, vous aurez perdu. Si l'on en croit un sondage, l'adhésion des Français à une opex n'avait jamais été aussi forte que dans la foulée de la foulée de la visite de François Hollande au Mali. Serval étant alors l'opex la "plus approuvée" par les Français depuis 1992, à 73%. Attendons la 4e vague de chiffres de l'IFOP... Et en attendant, ce blog met en place un sondage simple, visible sur la colonne de droite. A vos souris...