vendredi 30 mars 2012

Les commandos marine interceptent des pirates


Au centre, le puissant Etraco des commandos marine. Un deuxième groupe d'opérateurs a pris place à bord de l'EDO, à gauche (photo EMA).



On l'apprend seulement maintenant, l'équipe de commandos marine (1) basée à bord de l'Aconit a intercepté une baleinière porteuse de 10 pirates, mardi, au large de la Somalie. Faute d'éléments probants, les dix pirates ont été relâchés, après que la marine a soigné deux des somaliens, blessés peut-être lors d'une tentative d'attaque d'un pétrolier hongkongais, la veille.

A noter que malgré le dispositif international de moyens étatiques déployé sur place, c'est un surmar privé payé par le gouvernement luxembourgeois, un Merlin, qui a relocalisé les pirates, après l'attaque initiale. C'était déjà le cas, lors d'une attaque contre un navire de pêche seychellois.

(1) évidemment, l'EMA n'évoque pas la présence de ces hommes. Néanmoins, les Etracos -et on en voit un sur les photos de l'EMA- sont trop rares pour qu'on les laisse utilisés par une "équipe de visite", comme l'appelle l'EMA.

L'affiche du prochain Camerone


Sur une idée de Gibral Auvray, de Bourg sur Gironde (33) : une évocation, pour Camerone, d'un autre bataille homérique de la Légion, représentée à l'époque par la 13e DBLE (1). Avec en prime, ci-dessous, quelques photos d'un Camerone d'exception que j'ai vécu, en 2010, à Camerone (Mexique) avec les légionnaires du 2e REI emmenés par le mindef de l'époque, Hervé Morin.


(1) mais, comme aujourd'hui, ces légionnaires oeuvraient aussi avec d'autres troupes : fusiliers marins, artilleurs, troupes coloniales, volontaires du Pacifique...

Armor, c'est fini

L'exercice de contre-terrorisme maritime (CTM) Armor s'est achevé hier. Il aura mobilisé huit hélicoptères, une belle moyenne : quatre hélicoptères de la marine (plus un en astreinte SECMAR), trois du COS, et un de l'armée de l'air.
Les acteurs du contre-terrorisme maritime s'entraînent au CTM alternativement en Manche-Atlantique, et en Méditerranée. La France a sans doute le niveau d'entraînement le plus élevé en ce domaine, avec la Grande-Bretagne.
La proximité temporelle et géographique avec les JO de Londres n'a rien à voir avec le hasard. La France fournira de puissants moyens humains et matériels (principalement aériens et maritimes), pendant le créneau considéré, cet été. Pour l'instant, aucune communication n'a été effectuée, vu le contexte international, et afin, évidemment, de ne pas froisser nos amis britanniques, réduits à accepter l'aide de leurs voisins.
Rappelons que des Britanniques étaient déjà venus s'entraîner à cet effet en France, avec les tireurs d'élite du CPA20.

Wild Geese part fin avril

Alors que le BG Picardie vient de renvoyer en France un SGTIA (1), sa relève, le BG Wild Geese se prépare au départ. Le GTIA sera formé autour de 450 Gaulois du 92e RI. La cérémonie de départ est annoncée pour le 25 avril.
On connaît encore mal la répartition des forces, mais Wild Geese devrait continuer à occuper Tora, tout en fournissant une compagnie de garde à Warehouse (comme à l'époque du Batfra). Ce blog avait déjà expliqué que ce BG disposerait d'appuis moins importants, ce qui est logique vu la réduction de ses effectifs généraux, et d'une activité de combat anticipée à la baisse.
Pendant que le 92e RI sera engagé en Afghanistan, sa 4e compagnie défilera, elle, le 14 juillet, sur les Champs, avec 16 VBCI.
Rappelons que le régiment a déjà envoyé des éléments sur VBCI en Afghanistan et au Liban.


(1) une vraie-fausse réduction, donc, puisque ce SGTIA devait rentrer en France, arrivé à la fin de son mandat... Il ne resterait plus que 350-400 Français à Tora, contre plus de 800 à la grande époque.

jeudi 29 mars 2012

Un Awacs qui fait Durance

Un avion-radar E-3F du 36e EDCA d'Avord (Cher) a assuré ce matin la coordination d'une dizaine d'avions et d'hélicoptères des ministères de l'Intérieur (sécurité civile, gendarmerie), du Budget (douane) et de la Défense, dans le cadre de l'exercice Durance qui se déroulait dans la zone éponyme. Les spécialistes de l'armée de l'air ont ainsi pu mettre en oeuvre, pour une situation de gestion de crise intérieure, l'expérience emmagasinée ces dernières années (1).
Un radar air-air Giraffe de l'armée de l'air a aussi, dans une autre partie du scénario, été déployé sur la base aérienne de Rochefort (Charente).
Quelques enseignements assez féconds étaient déjà tirés en interne, il reste à les développer et les confronter, en interarmées, et en inter-ministériel.
De nouvelles réflexions peuvent être conduites sur la contribution de ces moyens "air" à des concours sur le territoire national, au service du public : rappelons que ces mêmes moyens contribuent déjà à la sécurisation du ciel français dans le cadre de la posture permanence de sûreté, un des dossiers prioritaires conduits par le commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes (CDAOA).


(1) et restituée notamment pendant Harmattan.

For UOP tankers only

Des équipages de ravitailleurs en vol qui ont participé à l'opération United Protector (en Libye), il y a un an, se retrouveront en mai prochain, sur la base britannique de Mildenhall, pour un congrès des tankers européens.
C'est l'unité américaine qui occupe les lieux qui invite ses camarades européens opérant sur C-135FR (France), KC-767 (Italie) et VC-10 (Grande-Bretagne).
Au menu, et sans surprise, les retex de OUP.
Rappelons que les tankers sont les éléments dimensionnants d'une campagne aérienne comme Harmattan. Le GRV Bretagne avait engagé en vol six tankers le 19 mars 2011, sur les 13 dont il dispose. En croisière, deux de ces derniers sont déployés au Tchad et aux EAU. Ces appareils participent à la dissuasion et à l'évacuation stratégique des blessés, avec le kit Morphée.

mercredi 28 mars 2012

Un chasseur à la tête du CAEA

Le général Jérôme Huret, ancien pilote de chasse vient d'être élu à la tête du conservatoire de l'air et de l'espace d'Aquitaine (CAEA). Cette structure associative civile, installée sur la BA 106, regroupe les perles aéronautiques, construites (ou pas) dans la région.
Pilote d'essais, il avait commandé le CEAM (2008-20011) jusqu'à l'été, assurant aussi les essais (à titre personnel) du Big Frog.
Précédemment, le général Huret avait aussi dirigé le bureau des programmes de l'EMAA (2003-2007), après trois ans de détachement chez Airco, comme conseiller aux Emirats Arabes Unis.

La TFLF rend son dernier COP en Kapisa

C'est la septième emprise rendue par la TF La Fayette en Kapisa, depuis l'an dernier : les forces françaises ont rendu le COP Shekut, qui verrouillait l'entrée de la vallée d'Alasay, et le CP (control Point) 52, qui était à 5 km au sud de la FOB Tagab. Ce CP avait été historiquement le premier pied posé en vallée de Tagab : c'est le kandak 36 qui l'occupe désormais.
Le COP Shekut a quant à lui été transmis au kandak 32.
L'armée française n'occupe donc plus, officiellement, que deux FOB en Kapisa : Morales-Frazier (Nijrab), et Kutchbach (Tagab). Ce dernier point sera rendu d'ici l'automne, si ce n'est pas plus tôt, sans doute pendant le mandat du BG Acier (16e BC) qui commence dans quelques semaines. La date devrait s'encrer avec l'annonce de la phase 3 de transition, dans laquelle doit figurer la Kapisa. Cette annonce devait intervenir avant la fin mars, ce qui semble donc avoir pris plus de temps que prévu.
Depuis l'attaque de Joybar (juillet 2011), la France a considérablement réduit son activité opérationnelle en Afghanistan, se retirant des points isolés. L'attaque de Gwan (janvier 2012) a fait redoubler les transferts des derniers postes dans lesquels les Français étaient isolés.

La légion fascine toujours autant

Après un magazine de référence allemand, c'est le prestigieux mais très people Vanity Fair qui va faire le tour de la Légion étrangère, lors d'une série de reportages. Le premier s'était cantonné aux deux unités d'infanterie, le 2e REP et le 2e REI, Vanity Fair devrait rayonner dans toutes les unités.
On m'annonce aussi un reportage de fond sur le 13e RDP, régiment d'origine de l'actuel GCOS, le général Christophe Gomart. Ce régiment qui vient de s'installer à Souge (33) est rarement médiatisé. Ce qui ne devrait pas, d'ailleurs, changer : le COS vient de sortir une directive de communication, qui restreint encore un peu plus le rayonnement (déjà fort contraint) des unités de forces spéciales.

mardi 27 mars 2012

Militaire et citoyen

Après les élections cantonales, un militaire d'active, le capitaine de vaisseau Dominique de Lorgeril, se présente aux élections législatives. C'est le quotidien de sa terre d'élection, la Charente Libre, qui l'annonce. Porte-parole du CEMM, et chef du Sirpa Marine, Dominique de Lorgeril devrait donc rendre symboliquement son tablier de communicant à compter du 1er mai.
L'officier de marine, qui a déjà tenu des fonctions de représentation aussi dans son armée, brigue la première circonscription de Charente (Angoulême). Une zone réputée pas simple, car elle reprend une bonne partie de l'actuelle 4e, détenue par la socialiste Martine Pinville, et également convoitée par une jeune UMP, Elise Louvet. Néanmoins, un observateur du landerneau politique local concède au candidat un vrai sens politique, et une campagne aux cantonales qui dépotait (comme on dit dans l'armée). L'ancien pacha de la 33F ne semble pas, entre autres, avoir cherché à éviter ses électeurs les plus sceptiques, ce qui n'est pas forcément le propre des politiques que nous connaissons.
Le candidat tient un blog, sur lequel il a d'ores et déjà diffusé un livre autobiographique, dont des extraits sont lisibles ici.

Un 5e alpin est mort de l'attaque de Gwan (actualisé-1)

Plus de deux mois après la fusillade de Gwan, le 20 janvier, un cinquième soldat est mort aujourd'hui

lundi 26 mars 2012

La marine en exercice contre-terroriste

Un exercice de contre-terrorisme maritime (CTM) est prévu cette semaine dans la marine. Cet exercice récurrent mobilise en général une demi-douzaine d'hélicoptères issus des flottilles de la marine, et des commandos marine.
Plusieurs exercices techniques, baptisés Sperfell, ont précédé cette manoeuvre de grande ampleur. L'un d'eux a dû être annulé du fait de conditions météo particulièrement défavorables, en décembre.
Le Caïman Marine de la flottille 33F ayant participé à tous ces Sperfell, il est vraisemblable qu'on le retrouvera dans l'exercice final.
Comme je l'avais expliqué dans le numéro 309 de RAIDS, le CTM fait clairement partie des missions militaires du Caïman marine. C'est d'ailleurs la seule qu'il soit aujourd'hui en mesure de tenir, dans l'attente de pouvoir effectuer des missions de lutte antinavire et anti-sous-marines.
Notons qu'à deux reprises, la marine a d'ailleurs largement, elle-même, popularisé ce binôme Caïman/commandos : devant la presse, pour la mise en service opérationnel de l'appareil, puis devant le président de la République, quelques jours plus tard.

dimanche 25 mars 2012

Billet d'humeur : à la gaaaaaaaaaaaaarde

Personne n'entend plus le nier, de nouveaux efforts vont être consentis par la défense, dans l'immédiat du prochain scrutin présidentiel. Les plus lucides l'ont bien compris, ce qui nous amène à une énième course à l'échalotte. Le recours à une garde nationale, ou à quelque chose qui y ressemble, qu'on évoque ici ou, pour compenser ce nouveau coup de rabot n'est pourtant qu'une chimère, car elle fait référence à des modèles culturels (Etats-Unis, voire Suisse) bien différents du nôtre, notamment en matière de patriotisme, de sens du devoir et de port des armes.
Dans la France de 2012, on a déjà beaucoup de mal à trouver les réservistes dont les armées ont besoin, j'ai donc personnellement du mal à comprendre pourquoi ce serait plus facile pour des gardes nationaux. Et on ne résoudra pas ce problème d'attractivité générale (l'armée d'active en souffre aussi, la preuve, on est obligé de faire des campagnes de recrutement coûteuses) tant qu'on ne se sera pas interrogés réellement, au delà de sympathiques dîners en ville cherchant à cerner le profil du héros, sur ce qui amène (ou n'amène plus) de purs civils à redevenir militaires l'espace de quelques mois par an.
Sans cruauté excessive, reconnaissons que les soucis liés à la mise en place de Louvois, chez les réservistes aussi, n'a pas dû amener de paix dans les ménages des plus motivés, ceux qui partent en opex. Quittez votre situation dans le privé, et demandez à madame de faire les courses, alors que vous n'êtes pas là pour lui porter les cabas et s'occuper des jeunes, et alors que vous goûtez pour la 4e fois dans le mois dans la FOB Tagab au goût sucré des Chicom, entendez le doux son de sa voix annoncer que la carte bleue est restée en carafe chez Auchan.
Non, moi je peux vous l'affirmer, la garde nationale du stade de France n'a aucun mal à se remplir, on paie même pour venir, mais c'est pour du sport.

samedi 24 mars 2012

Si tu vas à KAIA... ou à Tora

Voici un reportage inhabituel sur l'Afghanistan (24 pages) mais qui vaut pour ses belles photos de Franck Seguin (1), présentant les activités sportives des soldats français en Afghanistan. Le sujet fait la une de Hobo, nouveau concept de livre-magazine produit par l'Equipe. Sujet qui ne m'avait pas échappé, puisque mis en boîte en octobre dernier, quand j'étais en reportage en Afghanistan. Période propice, il est vrai, pour capter des militaires français à l'époque cantonnés aux activités sportives. Le binôme est allé à KAIA et à Tora, à l'époque occupé par le BG Quinze-Deux, dont le chef est interviewé.

Du sport sous les balles, dans Hobo, 20 euros.

(1) Pour le texte, je n'ai plus aucune compétence pour juger, ayant quitté le journalisme sportif il y a 18 ans.

Cavalier, qui es-tu ?

C'est peu de le dire, comme le chasseur, le cavalier est mal connu du grand public et bien des images surannées circulent sur son compte. Un des explications, à mon sens, réside dans le point commun qu'ils partagent tous les deux : l'exiguïté de leur outil de travail. Autant l'embed journalistique est possible dans un VAB d'infanterie, un hélicoptère (1), autant on n'a jamais vu de journaliste raconter in vivo l'attaque du terrain d'Al Joufra depuis le cockpit d'un chasseur, ou la mise en échec des attaques de rebelles sur l'aéroport de N'Djamena, à l'intérieur d'une Sagaie du 1er REC (2).
Partant du constat de cette sous-exposition médiatique, que Charles Maisonneuve attribue aussi très justement au manque de volontarisme des militaires pour faire rayonner leur activité, ce réserviste de... cavalerie et dircom de Renault Trucks a pris sa plume caustique pour faire entrer ses lecteurs dans l'espace exigû des Leclerc, Sagaie, et autres AMX10RC. Beaucoup d'Afrique, un peu d'Afghanistan, la plupart des unités de cavalerie sont ainsi évoquées uniquement dans leurs mérites, le reste étant soigneusement balayé. Il est vrai que l'angle retenu est l'étude des cas tactiques, le justice civile se chargeant, en fin d'année, du chapitre judiciaire.
Malgré cette réserve, ce plaidoyer pro-domo reste néanmoins très lisible, et journalistique dans certains aspects, puisque l'auteur (ancien journaliste) garde de la distance avec son objet, et n'hésite pas à tirer au mousqueton, et parfois au 105 mm sur la maison qui l'abrite. Par exemple dans cette évocation des cursus des officiers : "ils sont aspirés dans un cycle du temps de formations et de responsabilités en état-major qui les éloignent durablement des réalités du terrain. Si bien que certains reviennent commander un régiment au grade de colonel, près de 10 à 12 années après leur temps de commandement en tant que capitaine. (....) Surtout, cette dizaine d'années constitue souvent une traversée du désert où le jeune officier plein d'idéaux se "fonctionnarise" et risque de perdre une partie de son enthousiasme. En effet, si la plupart des jeunes cadres de l'armée de terre sont de grande qualité, il faut bien admettre qu'à partir du grade de lieutenant-colonel, la qualité des hommes est beaucoup moins homogène."
L'ouvrage regorge aussi d'anecdotes parfois savoureuses. On apprend ainsi, transmis par l'ancien patron de Licorne (l'actuel CEMAT), comment un AMX10RC détruisit, en marche arrière, un BTR80 ivoirien, avec un pod fumigène. Ou que le 2e RH fut utilisé en Normandie, en 2004. L'EEI 3, lui, fut mobilisé pour contrer les opposants au centre d'essais des Landes, manifestant contre le M51.
Charles Maisonneuve glisse aussi deux-trois coups de griffe aux logisticiens, en rappelant qu'en 2004, des AMX10RCR n'avaient que trois obus de 105 mm à se mettre sous la dent, suite à une erreur dans l'approvisionnement. Idem pour l'ERI engagé à Uzbeen, dont le chef évoque, dans un rapport repris par l'auteur, l'absence de munitions pour les 12,7 mm, les Minimi, ou même, des grenades... C'est mieux quand c'est écrit, ce qui peut démontrer que vote serviteur qui l'écrivait à l'époque n'avait rien inventé comme on le lui a longtemps fait le procès d'intention, et lui a valu quelques misères.
Il y a toujours de belles histoires dans les pires moments, retenons celle-ci, qui a aussi capté l'attention de l'auteur : une section du 1er TIR, commandée par un adjudant, désobéit en 2004, pour venir au secours des AMX10RC évoqués plus haut, ceux qui n'avaient que trois obus de 105 mm.
Ce qui montre bien, qu'en Côte d'Ivoire, il était possible, comme partout ailleurs, de désobéir à un ordre absurde.


Les combats de la cavalerie blindée, éditions Economica, préface du général Michel Yakovleff, 120 pages.

(1) malgré un espace disponible important, tous les journalistes ne sont pas pour autant les bienvenus dans tous les hélicoptères. L'arguement n'est donc que partiel, tout le monde l'aura compris.
(2) la seule solution consistant à croiser des cavaliers extra(vertis), ce qui m'est arrivé pour le récit effectué par le capitaine du 12e Cuirs engagé à Abidjan, en avril dernier. Ce récit minutieux est paru dans le hors série opex de RAIDS.

jeudi 22 mars 2012

Déjà le ménage sur Facebook

Le ministère de l'Intérieur a fait fermer une page ouverte sur Facebook par des fans du tueur de Toulouse, que j'évoquais dans un post précédent. C'est l'OCLCTIC (office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l'information et de la communication), dépendant de DCPJ (la direction centrale de la police judiciaire) qui est entré en rapport avec Facebook Europe pour faire fermer ce compte qui avait déjà reçu plus de 400 "like".
La charte de Facebook prohibe d'ailleurs ce genre de propagande. L'OCLCTIC semble avoir été le plus rapide.

Les muds de KAF à la fête

Est-ce parce que le nombre de vecteurs s'est réduit, l'aviation française en Afghanistan s'invite désormais régulièrement aux points opérations de l'EMA, le jeudi. On a appris ce matin qu'une patrouille de Mirage 2000D partie de Kandahar le 16 mars a neutralisé une demi-douzaine d'insurgés qui s'en prenait à un convoi de l'ANA, avec des OMLT italiens, en RC-West. A la demande d'un JTAC lui aussi italien, la patrouille de muds est restée cinq heures en vol, avec autant de ravitaillements afin d'offrir la meilleure protection possible au convoi, qui comportait 150 véhicules et un millier d'hommes pris sous le feu.
L'EMA a également montré des films issus du pod de désignation d'objectifs dont disposent les équipages de 2000D, ce qui permet de mesurer les difficultés à discerner des menaces avec un tel moyen.
Des concours ont aussi été apportés à un autre JTAC italien, et à un JTAC américain, pendant dans les jours environnants.

Air Transall (suite)

Les policiers du RAID ont pu bénéficier de l'appui d'un Transall de l'armée de l'air pour se déployer cette semaine à Toulouse. Une telle réactivité est rendue possible par les postures de réactions en cours dans le transport aérien militaire, similaire au Guépard dans l'armée de l'air.
Le siège du RAID et la piste de la base aérienne 107 de Villacoublay sont séparés par quelques centaines de mètres, une force lorsqu'il faut se projeter rapidement.
Ce recours, qui permet à la fois réactivité et discrétion, est rarement utilisé, même si l'armée de l'Air prête régulièrement son concours à la police, sous des formes très différentes, notamment pour des missions de renseignement et de transport.
Déjà, en septembre 2005, l'armée de l'air avait mobilisé pas moins de sept Transall en quelques heures, afin d'infiltrer en Corse des forces de sécurité, après le détournement d'un ferry, le Pascal-Paoli.
L'armée de l'air contribue aussi à la lutte contre le terrorisme, en apportant deux Puma au groupe interarmées d'hélicoptères, mis au service des services compétents du ministère de l'Intérieur, GIGN et RAID.

Mohamed Merah est mort, deux raidmen blessés (actualisé-3)

Mohamed Merah est mort ce matin, après l'entrée du RAID dans son appartement. Retranché dans sa salle de bain, il est ensuite tombé d'une fenêtre du premier étage. On a appris dans l'après-midi qu'l avait été touché à la tête. Ce dénouement a été précédé de plusieurs dizaines de coups de feu. Le tireur avait plusieurs armes à sa disposition, et semble-t-il, une quantité impressionnante de cartouches. 300 douilles environ auraient été retrouvées sur place.
Cette fin n'est pas sans rappeler le dénouement de la fusillade de Roubaix, en 1996. Une douzaine de policiers du RAID, avaient dû faire face à des djihadistes très équipés. La façon dont Merah finançait sa lutte solitaire -des casses et larçins- rappelle le gang de Roubaix, qui se finançait et s'équipait avec des braquages. C'est comme cela, d'ailleurs, que la police locale l'avait détecté, appelant le RAID à la rescousse, à l'origine, pour "faire une équipe" de braquos. 
On n'a pas de détails sur l'état des policiers du RAID blessés dans l'attaque. L'un serait blessé au pied. Deux policiers avaient déjà été blessés dans l'attaque, mercredi matin.
Dans l'histoire du RAID, trois policiers ont perdu la vie en opérations. L'un (René Canto) fut tué en Corse, deux autres (Christan Caron et Fernand Seither), en s'attaquant à un forcené à Ris-Orangis, en 1989.
Le président de la République a fait part dès ce midi de son intention de mieux condamner ceux qui fréquentent les sites qui font ouvertement l'apologie du terrorisme. On va pouvoir éprouver la réactivité et le caractère pratique de cette mesure puisqu'un compte Facebook rend déjà hommage au tueur de Toulouse. Avec déjà 410 fans (à 20 heures, ce compte n'était déjà plus accessible).

Commentaire qui m'est tout personnel : on peut s'y attendre, et il est toujours facile de hurler avec les loups, des critiques plus ou moins étayées mettent déjà en cause les modes opératoires utilisés par le RAID. On sait que l'invex n'est pas une science écrite, et qu'il faut se garder de l'invex-canapé fondée sur le visionnage de séries américaines ou la pratique régulière de Call of Duty. La lutte contre le terrorisme est une discipline particulièrement périlleuse, comme le démontrent toutes les opérations de ce type. Et le bilan humain de celle-ci : quatre policiers du RAID ont été blessés dans cette opération. Dix gendarmes du GIGN l'avaient été sur l'Airbus d'Air France, en 1994. Trois opérateurs de la BFST avaient été blessés au Sahel, en janvier 2011, en tentant de libérer deux Français retenus en otage. On sait que l'attaque d'un local clos, tenu par un forcené ou un terroriste est particulièrement risqué : deux policiers du RAID donc, et deux (et non un comme je l'ai incorrectement écrit) gendarmes du GIGN, le maréchal des logis-chef Frédéric Mortier (deux autres gendarmes avaient été blessés ce même jour, le 19 janvier 2007) et Jean-Louis Prianon, dix ans plus tôt, en sont morts.

Du bruit, mais pas pour rien

Alors que plusieurs explosions ont retenti sur l'appartement-repaire de Mohamed Merah (23h35), en banlieue toulousaine, les questions se sont accumulées, toutes la journée durant, autour d'informations contradictoires sur les derniers mois de l'existence du suspect n°1 dans la mort de sept personnes.
On ne comprend toujours pas pourquoi ce jeune, déjà manifestement radicalisé, est-il allé tenter de s'engager à la Légion, dans un bureau, à Toulouse, ne restant qu'une nuit, sans même passer les tests en juillet 2010. Tentative d'infiltration de la Légion ? Tentative de refaire une nouvelle vie (peu probable) ?
Parallèlement, ce jeune au casier judiciaire déjà nourri est déjà allé deux fois dans la zone pakistano-afghane, dont une fois, apparemment, en toute transparence. A-t-il bénéficié de dysfonctionnements entre services afghans (NDS), éventuellement américains et... français ?
Si ce jeune de 23 ans a réussi a passer presque inaperçu dans son pays, sa ville et son quartier, sans présenter aucune aspérité à la DCRI, peut-on cependant penser qu'un jeune arrêté une fois à Kandahar -"pour avoir posé des bombes", comme l'explique France Info- peut redevenir un mouton, revenu en France ?  Surtout s'il est repassé par les camps d'entraînements, entretemps (1) ?
Alors que des officiers du SNOP (syndicat national des officiers de police) étaient en grève (historique), à la DCRI, la semaine dernière, la réalité des moyens affectés au contre-espionnage, et, ne l'excluons pas, à la contre-ingérence (ressort de la DPSD) vont peut-être être placés sous les feux de la rampe, demain.
Les domaines du renseignement et du contre-terrorisme n'ont pas échappé aux rationalisations, depuis 2007, et pas toujours à bon escient.

(1) on se souvient que beaucoup de spécialistes du renseignement, en France, avaient glosé l'incapacité des services américains à analyser les signaux lents qui leur étaient parvenus, avant le 11 septembre, notamment de leurs homologues français. A l'époque, on avait stigmatisé l'absence de coordination des services : c'est notamment ce qui a amené, en France, à la mise en place de la DCRI, et d'un coordonateur national du renseignement. Après Bernard Bajolet, qui fut le premier (il est aujourd'hui ambassadeur à Kaboul), c'est Ange Mancini, premier patron du RAID qui occupe le poste, à l'Elysée.

mercredi 21 mars 2012

Mohamed Merah, le suspect n°1

Mohammed Merah, 24 ans, est le Français d'origine algérienne cerné depuis ce matin trois heures par le RAID. Deux de ses frères sont également dans les mains de la police : l'un a été interpellé, l'autre se serait rendu spontanément. La mère du suspect, contactée par la police pour entrer en ligne de compte par la négociation, a refusé ce contact.
C'est l'ordinateur personnel d'un des membres de la famille de ce suspect qui a consulté l'annonce du parachutiste du 1er RTP tué dimanche 11, premier de la série d'exécutions du tueur au scooter. Cette aiguille dans la botte de foin numérique, démontre (si besoin était) le niveau d'expertise et de réactivité détenu par les services français.
Selon Claude Guéant, le casier judiciaire du suspect n°1 de Toulouse comporterait une dizaine de faits. Son endoctrinement remontrait à deux voyages en Afghanistan pour l'un, au Pakistan pour l'autre.
A ce stade, sa participation réelle à un réseau terroriste n'est pas avéré, même si son niveau d'armement, particulièrement relevé, interroge fortement. La dernière confrontation du RAID contre des djihadistes aussi puissamment armés remonte à Roubaix (1996).
Il reste difficile, à ce moment, de mesurer dans quelle mesure ce suspect ne charge pas à gagner du temps, pour une dernière action d'éclat. La priorité de la police consistant, évidemment, à le prendre vivant. L'engeance de laquelle il se réclame cherche par tous les moyens l'impact médiatique, éléments parmi d'autres appris pendant l'endoctrinement. Mais cetet engeance est ussi scrupuleuse : le temps précieux qu'il gagne peut lui permettre d'effacer le contenus de ses disques durs, carte SIM, etc. Tout comme il peut lui permettre de transférer des données vers l'extérieur.
Pour ne prendre aucun risque, l'évacuation de l'immeuble vient de commencer.

Les salafistes armés menacent la France depuis une quinzaine d'années

Dans la foulée des groupes islamiques armés (GIA), les groupes salafistes armés se sont développés, au milieu des années 90. Le plus connu est le GSPC, groupe salafiste pour la prédication et le combat. Ce groupe a, depuis une quinzaine d'années, multiplié les menaces sur la France, produisant une littérature extrêmement virulente et assez abondante, scrutée par les spécialistes de l'antiterrorisme. A plusieurs reprises, des alertes très sérieuses ont été diffusées par les services compétents.Chaque année, la DCRI (direction centrale du renseignement intérieur), créée en 2007 par la fusion des RG et de la DST, tue dans l'oeuf plusieurs projets terroristes, plus ou moins aboutis. Et plus ou moins soutenus par un réseau organisé.
Les salafistes armés ont muté, dans la décennie écoulée. C'est particulièrement vrai au Sahel, où il se sont organisés en franchise d'Al Qaeda, sous la bannière d'Al Qaeda au Maghreb islamique (AQMI). Cette galaxie, qui comprend plusieurs groupes retient depuis plus de 500 jours quatre Français, enlevés à Arlit (Niger), depuis le 16 septembre 2010. Cette organisation a déjà évoqué la participation de la France à l'ISAF, en Afghanistan, pour justifier ses actions, même si son hostilité à la France est bien antérieure à 2001.
Sans qu'ils soit possible d'établir des liens directs avec cette engeance terroriste, des groupes d'activistes qui se réclament de l'islam ciblent régulièrement l'action des soldats français, sur internet. L'un de ces sites, animé par un groupe nommé Forsane Alliza, a été neutralisé en février : le suspect aurait pu appartenir à cette mouvance.
Les groupes terroristes, comme ceux qui relaient leur propagande font une très large usage de la vidéo, ce qui pourrait expliquer le recours à une mini-caméra, évoqué dans l'action du tueur au scooter.
La dernière vague d'attentats en France remonte à 1995. C'est alors le RAID -déjà- qui avait neutralisé des cellules entières à Roubaix, Paris et Lyon. L'EPIGN s'était quant à lui chargé d'un des points nodaux du réseau, Khaled Kelkal.

Un supect retranché à Toulouse (actualisé 9 h)

Le RAID a donné l'assaut ce matin à Toulouse, vers 3 heures, sur un appartement hébergeant un homme suspecté des exécutions de Montauban et Toulouse (1). Plusieurs policiers ont été blessés dans l'assaut, alors que l'opération se poursuit par la négociation. Selon Claude Guéant, ministre de l'Intérieur, ce suspect a jeté une arme par la fenêtre de son appartement un Colt 45 de calibre 11,43 mm en échange d'un téléphone portable qui lui a été fourni par la cellule négociation du RAID. A ce stade, on ignore si c'est l'arme qui a servi à tuer depuis le dimanche 11 mars. Les expertises pourront l'affirmer dans la journée.
Ce suspect conserverait encore, selon ses dires, plusieurs armes, dont le mini-Uzi qu'il a utilisé lundi à Toulouse, ainsi qu'une Kalachnikov et des armes de poing.
Selon Claude Guéant, ce suspect a émis la volonté de se rendre en début d'après-midi.
Ce suspect aurait été identifié il y a deux jours par la DCRI. Il serait âgé de 24 ans, aurait séjourné dans la zone pakistano-afghane, peut-être plusieurs fois, et se dirait salafiste, selon les premières déclarations du ministre de l'Intérieur. A ce stade, on ignore s'il a agi dans le cadre d'une équipe plus large. Ou s'il a agi seul, imprégné des convictions qu'il s'est forgé.
Les groupes salafistes, issu des GIA, menacent régulièrement la France depuis une quinzaine d'années.


(1) cet immeuble de cinq étages n'a pas encore été évacué. La principale difficulté résidant dans le fait que ce suspect habite au premier étage, ce qui complique d'autant les évacuations. Des pompiers sont mobilisés à proximité, ce qui facilitera d'autant ces évacuations, en temps et en heure.

mardi 20 mars 2012

Hommage demain aux parachutistes exécutés

Le monument aux morts du régiment, photographié en 2008. Le 17e RGP n'avait alors perdu qu'un des siens en Afghanistan : quatre aux autres ont été tués (tous en 2011) depuis (photo Jean-Marc Tanguy).

Le monument aux morts du 17e RGP porte plusieurs dizaines de noms. Des sapeurs morts au feu, dans l'est de la France, pendant la seconde guerre mondiale, puis en Algérie. Des paras de Montauban sont morts, plus récemment, au Liban, au Tchad. Cinq sont morts en Afghanistan.
Demain, une cérémonie se tiendra dans la ville, en mémoire des deux parachutistes du régiment tués jeudi dernier, le 1ère classe Mohamed Legouade (23 ans) et du caporal Abel Chennouf (25 ans), et du maréchal des logis chef  Imad Ibn Ziaten (30 ans), du 1er RTP, exécuté dimanche 11 mars. Un troisième parachutiste victime des tirs, jeudi, se bat encore contre la mort.

A notre connaissance, aucune minute de silence n'a été prévue dans les unités de l'armée française.
Outre le président de la République, plusieurs candidats à la présidentielle ont fait connaître leur présence, demain, à Montauban : Marine Le Pen, Eva Joly, François Bayrou et François Hollande.

Le 3 avril, l'autre jour des CPA

Un TACP du CPA 20 inséré au sein de la TF Dragon en 2009 (photo 2e REI).

Après le CPA10 la semaine dernière, les commandos parachutistes n°20 et 30 seront décorés de la croix de la valeur militaire (CVM) à titre collectif, le 3 avril prochain (1), à Dijon. On ne connaît pas encore précisément le texte de la citation, mais c'est vraisemblablement pour son engagement en Afghanistan que le CPA 20 sera décoré. Plusieurs membres des ses TACP seront aussi décorés à titre individuel : certains en sont à leur cinquième mandat afghan ! Rappelons que le CPA 20 était présent à Uzbeen en 2008 (2), et que son action a été déterminante sur les COP dans les vallées (Alasay) ou en vallée de Tagab (COP 46, COP 51) depuis 2009.

Le CPA20 est une des unités de l'armée de l'air qui concentre le plus de citations, avec 101 citations individuelles engrangées... depuis 2007. Les toutes dernières ont été acquises, en Afghanistan, sur la recommandation de l'armée de terre, au profit de qui les CPA travaillent, en Afghanistan.
Le CPA 30 est également régulièrement déployé en Afghanistan, pour des TACP, ou des équipes d'escorte et de sauvetage basées à bord des hélicoptères de la TF Mousquetaire. Il avait été mobilisé pendant Harmattan dans cette mission, à bord des Caracal de l'armée de l'air (mission resco) et des Puma de l'ALAT (missio Imex).
CPA 20 et 30 ont constitué, avec le 21e RIMa et quelques coys de la légion, le seul élément français engagé au sein de l'opération Moshtarak, dans le sud afghan, en 2010. Je leur consacre une double page, dans le numéro de RAIDS de mars.


(1) avec le 1.2 Cigognes, qui avait participé à Harmattan, l'an dernier.
(2) comme le rappellent plusieurs articles parus dans RAIDS, et l'ouvrage de Charline Redin.

lundi 19 mars 2012

Au revoir

Des piliers "défense" de l'assemblée nationale, qu'il soient ou non de la commission de défense, ne siègeront pas, sauf surprise, dans la prochaine mandature. On le sait, car leur circonscription disparaît, ou parce qu'ils ont décidé de ne pas se représenter. Plusieurs rapporteurs sont ainsi trappés, comme celui de l'armée de l'air, Jean-Claude Viollet (aussi co-auteur de trois rapports qui ont fait date, sur les ESSD, l'aéromobilité et les drones), ou celui de l'armée de Terre, Jean-Louis Bernard. Exit aussi Christian Ménard, qui a écrit seul sur la piraterie, et en binôme sur les ESSD. Le plus ancien est le socialiste Jean-Michel Boucheron, élu en 1981, et qui suivait notamment la défense à la commission des affaires étrangères.
D'autres départ ne sont évidemment pas à exclure, du fait des élections législatives qui doivent, rappelons-le, suivre les éléctions présidentielles.
Que deviendront-ils ? Les intéressés ne sont pas forcément loquaces sur le sujet. Les références existent dans tous les domaines, y compris dans le consulting, où l'ancien député des Bouches-du-Rhône, Olivier Darrason, avait fondé sa propre société.

L'EMA plante ses piquets sur Facebook

Quoique le mindef ait longtemps fait preuve d'avant-gardisme sur son site internet, les logiques de validation et de fabrication des contenus ont vite montré leurs limites. La réactivité y est notoirement très faible, et les obligations, trop fortes. L'état-major des armées (EMA) s'est donc installé le 4 mars sur Facebook avec une page officielle, pour pouvoir diffuser plus vite ses contenus d'actualité, tout en valorisant une matière qui était sous-utilisée par le site internet officiel, voire pas valorisée du tout.
Pour l'instant, la matière est essentiellement cantonnée à du recyclage de coms et de vidéo déjà parus sur le site internet, il sera intéressant de voir comment ce compte se comporte en croisière, notamment sur des phases de communication de crise, là où les médias -et particulièrement les blogs de journalistes- sont les plus performants (1).
L'avantage, sur Facebook, est aussi de savoir qui vous aime, et éventuellement, qui vous suit. Ils sont déjà 971 à avoir "aimé". Le compte Facebook de l'armée de l'air compte, lui, 35.766 fans, soit trois fois plus que Parlons Défense, un compte mis en place par la DICOD pour capter les jeunes.

(1) c'est sur cette réactivité et la liberté de ton que la popularité des blogs de journalistes, comme le Mamouth, s'est fondée. Les comptes Facebook créés par les armées répondent à des finalités différentes, pour ramener de l'audience au site internet institutionnel, via des liens hypertextes, et toucher un public plus jeune, qui ne va pas sur les sites institutionnels. Ces mêmes comptes évitent d'ailleurs soigneusement les sujets qui fâchent, comme les soucis de règlement des soldes par exemple.

Post-scriptum : j'interviens ce soir sur Europe 1, sur ce thème des liens entre militaires et médias sociaux, à 20h05.

Nouvelle fusillade à Toulouse (actualisé)

C'est un communiqué de l'Elysée qui l'annonce, le président se déplace à Toulouse ce matin, où s'est déroulée une fusillade devant un collège confessionnel juif. Trois enfants et un adulte ont été tués (un autre a été blessé) par un tueur à scooter. L'arme utilisée serait, selon Le Point.fr, un 11,43 mm. De très fortes ressemblances avec les meurtres de Toulouse et de Montauban, mais aucun lien n'est établi, encore.
Comme dans les deux fusillades précédentes, aucun revendication n'a été transmises, aucun slogan n'a été scandé par l'auteur des tirs, qui semble avoir agi seul.
Selon l'AFP, citant des sources policières, c'est un 9 mm qui a d'abord été utilisé, puis le tueur a utilisé ensuite un 11,43 mm.
On a appris ce matin que la famille d'Abel Chennouf, un des parachutistes tué à Montauban, se constituait partie civile. Elle est défendue par Me Gilbert Collard. La compagne d'Abel Chennouf est enceinte de sept mois.

Moeniaménie aux Invalides

Les vocations sont d'autant plus fortes qu'elles se déclarent jeunes. C'est le cas pour Bruno Seillier, marqué à 6 ans et demi par un spectacle équestre, dans la cour des Invalides. C'est au même endroit qu'il effectue son service militaire, et balade les touristes, plus de 130 fois.
C'est donc là qu'il voulait faire un spectacle monumental mettant en relief les pierres des Invalides, sur les voix d'André Dussolier, Jean Piat et Céline Duhamel. Il s'y est repris plusieurs fois avant de réunir le carré magique : accord des occupants des lieux, boîte de prod, équipe technique, et histoire à raconter.
Le concept, qui met les pierres en lumières grâce à une équipe bretonne a été baptisé moeniaménie.
Trois personnages constituent le fil rouge du spectacle de 35 minutes qui sera joué chaque soir trois fois, du 11 au 18 avril prochain : Louis XVI, l'initiateur des lieux, Napoléon, dont la présence irrigue l'endroit, et Charles De Gaulle.
François Nicolas, président d'Amaclio, qui produit le spectacle a décidé de reverser une partie des bénéfices à l'institution nationale des Invalides. Il attend entre 35.000 et 45.000 personnes. Un vrai pari.

Trois séances par soir du 11 au 18 avril 2012 à 21h15, 22h15 et 23h15. 11 euros (plein tarif), 8 euros (-26 ans, ou groupe de 10 personnes et plus), gratuit pour les - 10 ans.

dimanche 18 mars 2012

Une cérémonie, mercredi

Une cérémonie d'honneurs militaires doit se tenir mercredi à Montauban, en mémoire des deux militaires tués jeudi devant la caserne du 17e RGP, et sans doute, du para du 1er RTP tué dimanche. A ce stade, seule la présence du Premier ministre est annoncée. Celle du président et chef des armées n'est pas encore certaine. Sauf à ce que je l'ai manqué, aucun communiqué de l'Elysée n'a évoqué, jusqu'à maintenant, le mort de ces trois militaires (1).
Seuls deux ministres se sont exprimés publiquement sur ces morts : le mindef, évidemment, et le ministre des affaires étrangères.


(1) depuis jeudi, le service de presse de l'Elysée a pourtant sorti plusieurs communiqués : une lettre de félicitation à Joachim Gauck, un autre de félicitations au parc de loisirs du Puyr du Fou, une autre sur l'interpellation d'Abdallah Senoussi (responsable de l'attentat du DC-10 d'UTA).

Un livre sur les drones

Après Charline Redin, c'est un autre lieutenant féminin de l'armée de l'air, Océane Zubeldia, qui a pris sa plume pour commettre un ouvrage de référence sur l'Histoire des drones (sortie chez Perrin dans quelques semaines). Ce jeune officier est docteur de Paris IV-Sorbonne, où elle avait déjà écrit sur ces mêmes drones.
Voilà, pour le coup, un autre ouvrage d'une brûlante actualité, qui ne manquera pas, sans doute, de trouver ses lecteurs. Comme on dit chez les journalistes, "c'est raccord" (avec l'actualité).
Le LTN Zubeldia est en poste au centre d'études stratégiques aérospatiales (CESA).

samedi 17 mars 2012

13e BCA : un TE féminin décoré de la CVM

Un caporal-chef féminin du 13e BCA faisait partie des huit personnels du régiment récemment décorés de la croix de la valeur militaire (CVM) par le chef de corps, le colonel Bertrand Lavaux. Ce tireur d'élite avait été déployé, on ne l'apprend que maintenant, pendant le mandat du régiment, en Afghanistan, en 2009-2010.
D'autres femmes avaient été engagées sous le feu à cette époque, notamment une infirmière du régiment, également décorée en 2010 de la CVM par le CEMAT, et dont j'avais, à l'époque, parlé dans RAIDS.

Rappel : rencontre au salon du livre

Le lieutenant Charline Redin dédicace son livre Afghanistan, regards d'aviateurs, entre 12 et 13h30, sur le stand du mindef, au salon du livre, à Paris. On la voit ici en Afghanistan (photo Olivier Ravenel, Sirpa Air), lors d'une de ses missions sur place, discuter avec un officier de l 'ANA. A ma connaissance, c'est sans doute une de seules femmes à être montées sur les COP occupés par les CPA de l'armée de l'air et les OMLT de l'armée de terre.

vendredi 16 mars 2012

Tuerie de Montauban : point de 18h30

Alors que le général Patrice Paulet, patron de la 11e BP s'exprime devant la presse, voici le point du jour sur la tuerie de Montauban. Le para du 17e RGP blessé hier est toujours entre la vie et la mort. Né en 1984, il a trois ans de service, et a été déployé en Guyane, en 2009.
Comme les deux parachutistes tués, il est affecté à la compagnie d'appui, et détient la spécialité d'électromécanicien (groupes éléctrogènes).
On ne connaît que l'identité d'un des deux soldats tués, le caporal Abel Chennouf. Né en 1986, il avait cinq ans et trois mois de service. Il avait été déployé en Afghanistan en 2008, sans doute avec le BG Chimère, puis au Sénégal, en 2008.
Le deuxième parachustiste tué était né en 1988, et n'avait qu'un an et neuf mois de service. Il avait été déployé en Nouvelle-Calédonie en 2011.
On a eu, dès ce matin, la confirmation que c'est la même arme qui avait été utilisé à Toulouse, dimanche, et hier, à Montauban, grâce aux analyses balistiques. On ignore si les analyses ADN ont permis d'établir la même corrélation sur le tireur, qui a abandonné, apparemment, un chargeur, hier. Tout comme on ignore si la vidéosurveillance du guichet automatique de Montauban a permis d'apporter des éléments sur le tireur et le modèle de son deux-roues.
Comme nous l'annoncions hier, des mesures de prudence ont été prises, mais ne concernent que les régiments de la 11e BP, pour une durée déterminée à l'élucidation de l'affaire. Cette mesure limitée à la brigade semble exclure, donc, de fait, une causalité liée à l'Afghanistan.
Le CEMAT rentre aujourd'hui de déplacement à l'étranger.

Crash d'hélicoptère à Kaboul : 12 morts (actualisé)

Un hélicoptère turc s'est écrasé aujourd'hui à proximité de Kaboul, a-t-on appris ce matin de la police afghane, qui ne précise ni le type ni la nationalité. Le bilan initial (cinq morts) a été revu 12 isafiens tués.

jeudi 15 mars 2012

Tuerie de Montauban : point de 22h

Le ministre de la défense s'est rendu ce soir à Montauban, où deux parachutistes du 17e RGP ont été tués en début d'après-midi, et un troisième y a été très grièvement blessé (pronostic vital engagé). Il a rencontré le colonel Patrick Poitou (1) ainsi que des soldats du régiment. Mais il n'a pas pu apporter de nouveaux éléments d'explication.
Selon des informations recueillies ce soir par l'AFP, c'est un Colt 45 qui a été utilisé dans les deux assassinats de parachutistes, dimanche à Toulouse et cet après-midi, à Montauban. Pour l'instant et officiellement, aucun lien n'est pourtant effectué entre les deux affaires.Le SRPJ (service régional de police judiciaire) de Toulouse est chargé de l'enquête. L'étude des munitions devrait permettre de vérifier la possibilité de corrélation entre les deux affaires.
Selon le correspondant de I-Télé, la police a retrouvé 18 douilles sur place, soit l'équivalent de trois chargeurs (à sept coups chacun), s'il s'agit bien d'un .45.
Le 17e RGP a perdu quatre des siens en Kapisa, l'an dernier.


(1) la com de crise du ministère a un peu de mal aujourd'hui. Après les dysfonctionnements évoqués en fin d'après-midi (annonce prématurée de la mort d'un parachutiste), le chef de corps a été promu général, dans le communiqué...

Le général Bentégeat primé par SEMLH

Le prix littéraire de la société d'entraide des membres de la Légion d'Honneur a été décerné au général d'armée (2S) Henri Bentégeat, ancien CEMA, pour son livre "Aimer l'armée, une passion à partager (Editions du Mesnil) par 8 voix contre 2 pour l'ouvrage du père Jaen-Yves Ducournau (aumônier militaire), "Les cloches sonnent aussi à Kaboul".
Le jury était présidé par le général d'armée (2S) Hervé Gobilliard, président de la SEMLH, et ancien patron des forces françaises à Sarajevo (1).
Le prix sera remis le 3 avril 2012.


(1) RAIDS avait diffusé son témoignage exceptionnel dans le numéro 300.

Les CVM des FSA (suite)

Le fanion du Poitou (photo Jean-Marc Tanguy).

Last but not least, les deux unités des forces spéciales air (FSA) ont été décorées ce matin à titre

Deux paras du 17e RGP abattus dans Montauban (actualisé-3)

Deux (et non pas trois) parachutistes du 17e RGP, en tenue, ont été abattus par balles, aujourd'hui, alors qu'ils retiraient de l'argent à un distributeur automatique (DAB), dans leur ville de garnison de Montauban, "à proximité du régiment" explique-t-on à Paris. Un troisième parachutiste, annoncé blessé en début d'après-midi, puis mort peu avant 18 h, par une communiqué du mindef est en fait, a-t-on appris depuis, l'objet d'un "pronostic réservé".
La vidéosurveillance du DAB ferait état de tirs directs à tuer, pour achever les trois soldats de 28, 26 et 24 ans.
On n'a pas plus de détails pour l'instant, sur les faits eux-mêmes, si ce n'est que tout cela s'est déroulé très vite, en début d'après-midi. Les identités pourraient être données en début de soirée.
Mais un détail troublant apparaît d'ores et déjà : c'est un (ou plusieurs) motard(s) qui est (sont) à l'origine des tirs.
Or c'est un motard qui est responsable du meurtre d'un autre parachutiste, Imad Ibn Ziaten (30 ans), appartenant au 1er RTP, tué dimanche à Toulouse près de la moto qu'il souhaitait vendre (et qui n'a pas été volée ensuite). Selon La Dépêche, ce para avait 8 ans d'ancienneté, et était "un excellent élément".
A ce stade, aucun lien formel n'a été établi entre les deux affaires. Même si le meurtre par balles de militaires appartenant à la même brigade, à quatre jours d'intervalle, à quelques dizaines de kilomètres pose évidemment question. Surtout que les deux tireurs, s'ils ne font pas qu'un, ont tiré à bout portant, dans la tête de leurs victimes.
Pour le moment, l'armée de terre "ne fait pas ce rapprochement-là". A charge pour la police (et non la gendarmerie), chargée de l'enquête, de trouver les motifs de ces meurtres, et leur(s) auteur(s).
Dans un tel contexte, des mesures de sauvegarde doivent être prises."Des consignes seront données pour mettre en protection au maximum les personnels" explique l'EMAT.
Aucune revendication, aucune explication ne vient éclairer pour l'instant ce triple meurtre.

Un LH pour la dernière ambulancière de la 9e DIC (actualisé)

Le commandant Robert Seguier a remis la Légion d'Honneur à l'ambulancière qui l'avait soigné à Rouffach (Haut-Rhin) entre décembre 1944 et janvier 1945. (photo DR)

Le commandant Robert Seguier a remis ce soir la Légion d'Honneur à Marie-Louise Molbert, l'ambulancière qui l'avait soigné dans le Haut-Rhin, en 1944. Marie-Louise Molbert est la dernière ambulancière du 25e bataillon médical de la 9e DIC (Division d’Infanterie Coloniale). Le GCA (2S) Thonier, ancien commandant de l’actuelle 9e BLBMa (brigade d’Infanterie de Marine), descendante de la 9e DIC, lui remettra cette médaille en présence du Gouverneur militaire de Strasbourg et d’une délégation de la brigade, avec sa tête, son actuel commandeur, le général François Lecointre.

mercredi 14 mars 2012

Dans Opex 2011

Arrivé avec un peu de retard par rapport à la date habituelle, ce quatrième hors-série "Opex" de RAIDS présente une configuration un peu inhabituelle, du fait de l'actualité de l'année 2011. En 2008, pour le premier, l'Afghanistan, le Tchad (Eufor et rezzou rebelles) et la piraterie avaient constitué l'évident sommaire, avec une interview du général Antoine Lecerf qui s'était jeté dans le grand bain, pour ce premier HS Opex expérimental.
En 2009, RAIDS a récidivé, avec cette fois le général Marcel Druart, premier patron de la TFLF, dans un hors-série encore très marqué par l'Afghanistan, et encore, par la piraterie. Recette reconduite en 2010, avec une ouverture sur l'Afrique, le Liban et l'opération Harpie.
En 2011, les difficultés croissantes d'accès au théâtre afghan, mais aussi la réduction du rythme opérationnel au deuxième semestre ont fait évoluer le sommaire, concentré sur Harmattan et la Côte d'Ivoire, avec en introduction une interview du sous-chef ops de l'état-major des armées, le général Didier Castres.

L'EMIA roule pour les blessés

Les actions des militaires envers les blessés se diversifient. Ce blog a déjà parlé le 21 février de

A l'est

Le mindef et le CEMAA se rendront lundi 19 mars sur les bases de Nancy et Saint-Dizier, d'où étaient parties, il y a un an tout juste, les vagues de chasseurs chargées de faire respecter la no-fly-zone.
Notons que cette visite officielle sera sans doute une des dernières, le ministère, et notamment son ministre, devant respecter scrupuleusement la période de réserve électorale qui commence quelques heures après, pour s'achever... en juin (1).
RAIDS a consacré un hors-série entier à l'opération Harmattan, paru en juin, et consacre encore une trentaine de pages dans le hors-série Opex 2011 (illustration ci-dessus).
J'y consacre aussi un livre, Harmattan, récits et révélations (Editions Nimrod), qui sera disponible en librairie demain.

(1) on ignore si cela se traduira également par une suspension des points presse hebdomadaires, ou une baisse de régime des supports de communications du ministère : revues, sites internet, comtes Facebook, etc.

Pierre Schoendoerffer est mort (actualisé)

L'écrivain et cinéaste Pierre Schoendoerffer est mort à l'âge de 83 ans, quelques mois seulement après le décès d'un de ses acteurs fériches, Bruno Crémer (l'adjudant Willsdorf de La 317e section), le 8 août 2010.
Il laisse derrière lui une oeuvre tournée vers les militaires qu'il avait cotoyés en Indochine, comme caméraman du cinéma aux armées.
Le ministère ne lui a rendu pour l'instant aucun hommage. Voici ce qu'en a dit le ministre de la culture, Frédéric Mitterrand, et grand connaisseur de cinéma : "Dans ses fictions, cette rigueur se retrouvait aisément dans les personnages, pudiques et tourmentés par l'observance de leur morale. Ses héros à la nostalgie amère, proches de ceux de John Ford et de Raoul Walsh, étaient dépeints dans leurs contradictions avec une sensibilité et justesse sans égales.
Marin, parachutiste, reporter de guerre et prisonnier, Pierre Schoendorffer laissera à jamais la trace d’un homme hanté par la guerre et ses conséquences sur notre humanité."
Bénédicite Chéron consacre au cinéaste un livre éponyme, aux éditions du CNRS (1).
Il restera comme un documentariste au contact, dans La section Anderson (1967), filmant au Vietnam le premier officier noir sorti de West Point. Deux ans plus tôt, il a tourné La 317e section, avec Jacques Perrin et Bruno Crémer. Perrin rempile en 1977 pour Le Crabe-Tambour, puis l'Honneur d'un Capitaine, en 1982, puis Là-Haut, en 2004.
En 1992, Dien Bien Phu marque sa filmographie, sur les musiques de Georges Delerue.
Deux fils Schoendoerffer étaient réunis en 2004 dans Agents Secrets -racontant une mission de la DGSE- : Frédéric à la caméra, et Ludovic de l'autre côté, comme nageur.


(1) l'ayant reçu seulement ce matin, il m'est impossible d'avoir un avis sur ce travail. Mon camarade Olivier Fourt l'avait interviewée il y a quinze jours : on peut entendre l'auteure ici.

Une pierre

Le CEMAA posera demain après-midi la première pierre du futur bâtiment de formation A400M à Bricy. Les travaux de terrassement ont commencé depuis le mois d'octobre, et le bâtiment doit être livré en fin d'année 2012.
Le premier A400M doit arriver sur la base aérienne 123 au premier semestre 2013, et deux autres doivent suivre, cette même année. C'est la MEST (équipe de marque du CEAM) qui les prendra en mains, avant le réveil du 1.61 Touraine.

mardi 13 mars 2012

Liban : - 400

Ca y est, le quai d'Orsay a retrouvé sa fiche, et c'est donc officiel : la France déploiera 400 soldats de moins au Liban d'ici le mois d'avril. Il en resterait 1.000 selon ce décompte, si l'on en croit les dépêches.
Comme je suis bon en maths, je dirai plutôt environ 900 (1), car les 1.300 annoncés par l'EMA, moins les environ 400 du Quai, cela fait plutôt environ 900.
L'annonce du jour reste néanmoins une non-annonce : ce blog avait déjà donné quelques éléments d'appréciation fin février.
Les forces françaises en opex vont donc franchement tomber sous les 6.500, soit un plus bas historique. En janvier dernier, l'EMA dénombrait 7.250 personnels en opex : en enlevant 400 personnels au Liban, et plusieurs centaines qui ne viendront pas en Afghanistan (un SGTIA de moins en Kapisa) ou qui ont été retirés depuis cette date (les dronistes de l'armée de l'air), on pourrait même passer sous ce nombre.

(1) dont un tiers du RMT si l'on en croit le France 3 local. D'autres fantassins colmariens leur succèderont en octobre.

Lâchée

La jeune PIM sur Rafale dont nous vous parlions la semaine dernière a été lâchée ce jour, à Saint-Dizier.
C'est la première femme pilote à obtenir son viatique sur Rafale, au 1.7 Provence.
Une femme avait déjà été qualifiée comme NOSA sur Rafale, au 1.91 Gascogne, l'an dernier.

(merci à B)

On se presse au SIAe

Après le mindef, deux fois (1), ce sont deux chefs d'état-majors, le CEMAA et le CEMM qui se sont déplacés, ensemble, dans le SIAe, hier. L'amiral Bernard Rogel et le général Jean-Paul Palomeros (2) ont ainsi découvert deux sites de l'AIA Bretagne, à Lann-Bihoué et Landivisiau.
Alors que le MCO reste difficile à contenir, budgétairment, le SIAe offre une alternative, dans le périmètre même des armées.
Le SIAe assure actuellement la mise aux normes unique du Mirage 2000D, sur le rétrofit des Rafale F1, ou des travaux de maintenance sur les hélicoptères des armées. Comme ce blog le révélait récemment, il a aussi engagé des investissements en vue du MCO de l'A400M.
Il a également négocié des accords de partenariat avec les industriels privés.

(1) à Bordeaux il y a quelques mois et à Toul, ce vendredi.
(2) autorité de tutelle du SIAe.

Les EAU au CENZUB (actualisé)

Un SGTIA des Emirats Arabes Unis (EAU) va passer au CENZUB, en mai. Les EAU sont le troisième pays étranger à passer dans le centre, après les Allemands (via la brigade franco-allemande) et les Britanniques dont c'est actuellement déjà le 4e passage (1).
Les Britanniques ne paient pas, car c'est pour la France une incarnation du traité franco-britannique. Les EAU ne paieront pas non plus, conséquence des accords de défense. Ils ont déjà installé en France, depuis l'an dernier, l'équivalent d'un SGTIA blindé, avec BMP-3 et Leclerc (2).
Les seuls à avoir payé sont... les CRS, venus s'entraîner au CENZUB au printemps, avant le G8.
Le coût d'une rotation de SGTIA est estimée à 100.000 euros. 100 MEUR ont été investis par l'armée de terre jusqu'à maintenant, à Sissone.
 
(1) avec les descendants du prestigieux 3 Para, engagé à Arnhem en 1944.
(2) le seul pays à avoir installé chez nous des moyens militaires à des fins de formation est Singapour, avec 18 Super Skyhawk, chez nous, depuis 1998.

Actualisé : et bien sûr, nos amis belges, présents à Cazaux avec des Alpha Jets plus modernes que les nôtres.

lundi 12 mars 2012

Afghanistan, regards d'aviateurs, au salon du livre

Charline Redin, lors d'une conférence devant la réserve citoyenne air (photo D.Delion / armée de l'air).

L'auteur du livre "Afghanistan, regards d'aviateurs, au salon du livre, sera au salon du livre à Paris, le 17 mars prochain. Le lieutenant Charline Redin a rencontré des journalistes jeudi dernier, avec trois témoins de son livre : une pasteure, un pilote de Mirage 2000D et une interprète-photo de l'escadron drones 1.33 Belfort.

Le livre n'est commandable que sur le site de l'ECPAD, néanmoins quelques exemplaires sont disponibles à la librairie du collectionneur, rue de Cronstadt, à Paris.

dimanche 11 mars 2012

Louvois : une note du CEMAT

C'est le collectif des victimes de Louvois qui diffuse, cet après-midi, cette note du CEMAT, émise le 5 mars, afin de recadrer l'accompagnement, par les cadres de l'armée de terre, des victimes des dysfonctionnements de Louvois. Le patron de l'armée de terre y rappelle une obligation de l'officier : "il revient aux chefs militaires que nous sommes, de veiller avec attention à la condition du personnel placé sous nos ordres. Ceci nous oblige non seulement à avoir une connaissance exaustive des cas individuels en instance, de suivre précisément leur accompagnement, et de ne communiquer qu'à partir d'éléments factuels avérés."
De fait, et selon des témoignages convergents, des erreurs d'appréciation pourraient être à l'origine de la sous-estimation initiale de l'ampleur du problème, sous-estimation que ce blog avait, à l'époque, largement contribué à stigmatiser.
On notera, cependant, que cette note ne cible aucun responsable en particulier (1). Cet absence de responsable pour des erreurs qui ne disparaissent pas reste sans doute un des éléments les plus troublants de ce dossier complexe.

(1) une phrase aborde le sujet, sans fâcher personne : "la responsabilité de fonctionnement du nouveau système de solde est maintenant totalement partagée au sein du ministère". En quatre mois de crise, on a pourtant entendu que les militaires victimes de Louvois étaient responsables de ne pas avoir fourni çà l'administration les bons RIB (!), ou de ne pas avoir actualisé leur fiche RH (!!)... Les membres du collectif évoquent, elles, des pertes de documents à répétition par l'administration, mal qu'il est impossible d'attribuer à un logiciel : y aurait-il donc des fautes humaines ?

La méthode H : quelques surprises

Le discours de François Hollande sur la défense, qui vient de se terminer, a permis de développer la méthode qu'il souhaitait mettre en oeuvre s'il est élu. Il confirme la date-référence de la fin 2012 pour le retrait d'Afghanistan des "forces combattantes", qu'il entend annoncer d'ailleurs au sommet OTAN de Chicago. D'autres annonces pourraient d'ailleurs y être faites, notamment sur une sortie éventuelle du commandement intégré. Le candidat socialiste estime que la réintégration a été "précipitée" et "sans contrepartie". Il n'a pas caché son faible intérêt pour la défense contre les menaces balistiques, qui doit être un des sujets de Chicago.
Après les supputations des commentateurs, il a confirmé vouloir maintenir une dissuasion à deux composantes.
Il entend aussi valoriser la dimension européenne de la défense, qui reste à construire. Mais qui a des échos partout, y compris en Pologne d'où revient François Hollande.
Sans vraie surprise, il a également dit vouloir changer de méthode pour les opex. Chaque opex ferait désormais l'objet d'un vote du parlement, et non plus, comme c'est le cas actuellement, de façon globale et non régulière.
Il faudra aussi faire des choix, a-t-il prévenu, dans les équipements. Il a cité ceux qui avaient ses faveurs : un nouvel effort doit être fait pour le renseignement (1), notamment dans le secteur satellitaire, et les drones, "trop longtemps négligés". Dans sa liste aussi, les moyens de protection, la logistique, et, plus inattendu, la DGA, dont, selon lui, les coupes d'effectifs ont réduit la capacité technique et à conduire la politique industrielle.
Il entend également auditer la réforme lancée en 2007, lancée sur une "méthode velléitaire et confuse" (...) qui "renforce le sentiment de désordre". Louvois a évidemment eu droit à sa flèche : "c'est inacceptable, et encore plus quand cela touche des soldats en opérations".
Enfin, il a annoncé l'engagement d'une "réflexion" du parlement et de l'exécutif sur la judiciarisation des affaires militaires. Sans livrer le fond exact de sa pensée, il a clairement laissé entendre que les familles des morts au combat avaient droit à des explications.

(1) qui n'a, de fait, pas toujours eu les traductions budgétaires des écrits et discours du politique.

Un discours de François Hollande

Le site internet du candidat socialiste annonce la retransmission en direct d'un discours sur la défense, ce matin, à 11 heures. On sait que les choses avancent assez vite côté PS sur ce sujet, même s'il ne perce pas vraiment dans la campagne. Les principales options seront de toutes façon éclairées dans deux heures.
Du côté de l'équipe, la tendance initiale semble se confirmer, avec Jean-Yves Le Drian à Brienne. Le cabinet semble même déjà constitué.
A la commission de défense, la combattive Patricia Adam, déjà vice-présidente a tous les atouts pour monter d'un cran. Surtout alors que son candidat prône l'égalité des responsabilité entre hommes et femmes. L'homme qui maîtrise les dossiers, Bernard Cazeneuve, est aussi l'homme à suivre.

samedi 10 mars 2012

Rencontre au cab : "Ils ont été pris au dépourvu"

Sortie du ministère vers 16 heures, une des femmes de militaires a accepté de répondre à nos questions. 

Comment s'est passée la rencontre au ministère ?

C'est un peu toujours la même chose, en gros, il faut encore attendre. Et on n' a pas pu nous donner de date de fin sur le règlement de toutes les situations, car sinon, nous a-t-on dit, ce serait nous mentir. Je pense que ceux qui nous ont reçues ont aussi été pris au dépourvu, avec des femme de militaires qui connaissaient leur sujet. Cela fait quatre mois qu'on est dedans, on leur a fait comprendre qu'on avait des chiffres précis sur l'ampleur du problème. Ils ont été déstabilisés aussi par des questions qu'on leur a posées, par exemple sur les montants réels qui ont été versés.
Ce matin, je ne ne me faisais pas de soucis en entrant dans le ministère, car je savais les chiffres que nous avions avec nous. On a bien senti que l'information du ministère vers les régiments n'était pas faite correctement. Les notes d'informations sont erronées, comme on le leur a fait constater.

Qu'est-ce qui est sorti de concret ?

Une situation très difficile a pu être prise en compte immédiatement par un colonel de la DRHAT qui assistait aussi à la réunion. A travers ce cas, ceux qui nous ont reçues se sont rendus compte qu'il y avait de vrais problèmes, et que tout cela n'est pas un caprice de notre part. On leur a fait remarquer aussi qu'on aurait pu établir le contact plus tôt, ce à quoi on nous a rétorqué qu'on ne peut pas recevoir tout le temps des femmes de militaires.
De même, on a évoqué avec eux les pressions qui ont été faites sur les maris de certaines femmes. Ils nous ont bien confirmé que c'était illégal, mais qu'il fallait que les cas remontent et passent par eux. Ce qui ne règlera pas les menaces, au niveau local, on le sait bien. Encore ce matin, un cas de menaces a été relevé sur le mari d'une femme qui devait venir, et qui n'est pas venue, pour cette raison.

Louvois devant les grilles (reportage)

Une des pancartes brandies par les manifestantes : sur la pancarte de gauche, recto et verso, 72.000 euros d'impayés... (photo : Jean-Marc Tanguy)

Une délégation du collectif des victimes de Louvois a été reçue ce matin par le cabinet défense, vers 11 heures. Les discussions se poursuivaient à 13 heures encore.
La réunion a ponctionné l'effectif des manifestantes, une quinzaine de conjointes de militaires, rejointes par quelques badauds, et une mère-épouse de militaires.
Sous l'oeil lointain de quelques policiers des compagnies parisiennes, et des policiers en civil de la brigade d'intervention de voie publique, le carré qui n'a pas passé les grilles expose sous soucis à la presse. Une épouse évoque la loi de Murphy : une première rallonge demandée au banquier, qui a fondu en deux mois. Le banquier continue à financer, mais à coups d'agio. Et l'électroménager vient de tomber en carafe, appareil après appareil. Sa collègue de manifestation raconte les soucis du lave-vaisselle, et le système D mis en place pour que cela continue à marcher.
Une conjointe évoque le soutien des députés, qui ont bien relayé les difficultés liées à la solde.
L'ambiance est plutôt à la bonne humeur. Les quelques pancartes ont été apposées sur les grilles, au bout du ministère. Là où en général on annonce la mort des soldats.
"On avait demandé l'Arc de Triomphe, puis le Trocadéro, les Invalides, on n'a eu que cet emplacement, loin de l'entrée principale" explique une porteuse de T-shirt à slogans.
A l'autre bout de la place, les communicants du ministère tapotent convulsivement leurs téléphones portables pour faire passer le temps. Dans l'axe de la place, la rue de Solférino, et le siège du parti socialiste, signalé par une bannière : "ah c'est là le PS ?" rigole une provinciale.

Sujet sur TF1 : http://videos.tf1.fr/jt-we/elles-manifestent-au-nom-de-la-grande-muette-7049050.html

vendredi 9 mars 2012

Raids déjà sur Ipad et bientôt sur ITunes

Depuis ce matin, le mensuel Raids, auquel j'ai le bonheur de collaborer, est disponible sur IPad. Il sera également disponible, dans quelques jours, sur ITunes. Un aperçu du service est d'ores et déjà disponible sur ce lien.
Créé en 1986 par Eric Micheletti, qui en est toujours le rédacteur en chef, RAIDS est le premier mensuel français d'actualités militaires internationales.

Louvois : l'heure de vérité

Graphique produit hier par la Défense au point presse. Les témoignages des victimes de Louvois évoquent pourtant la persistance, voire l'aggravation des problèmes. Confrontation des arguments, demain (photo : Jean-Marc Tanguy).

Face à l'administration de la Défense, un peu aux abois, les victimes de Louvois manifestent demain après avoir mobilisé, déjà, des minutes d'antennes de TV et des lignes de journaux. Signe évident de l'ambiance d'inquiétude qui règne de l'autre côté des murs, rue Saint-Dominique, on évoquait hier midi la possibilité d'une "rencontre" du cabinet du ministre avec une délégation d'une "éventuelle" manifestation, samedi (1).
Comme si, finalement, la manifestation prévue à partir de 10 heures, devant le ministère -une première, pour des familles de militaires- n'allait pas avoir lieu.
Les discussions sur le groupe Facebook du collectif de victimes laissent bien entendre que la manifestation se tiendra comme prévu.
L'erreur initiale commise à Paris par l'administration est d'avoir sous-estimé le souci. Les déclarations bien trop tardives du ministre, demandant à mettre tous les moyens disponibles, ont constitué, pour bien des victimes, une provocation supplémentaire.
La question qui reste à trancher étant, demain : la contestation, combien de bataillons ?

(1) dans ce cas pourquoi ne pas avoir rencontré cette délégation depuis que le collectif existe ?

jeudi 8 mars 2012

Un millier de réservistes en opex ?

C'est le chiffre, presque étonnant, livré à l'occasion de la 12e journée du réservistes : 3% d'entre eux, soit un millier, seraient partis en opex, l'an dernier. L'essentiel étant hors des zones de combat a-t-on précisé aussi.
Les retards de règlerment des soldes (pour les réservistes aussi...) devraient se régler, assure-t-on, le passage à Louvois devant même permettre de payer quelques journées, là où avant il fallait attendre d'atteindre un niveau-plancher d'activité avant d'être soldé.
Selon des témoignages concordants, les soucis qui devaient être réglés ne l'ont effectivement toujours pas été, y compris pour des réservistes présents en opex.

20 généraux féminins

Signe que les choses avancent doucement, mais qu'elles avancent quand même, l'armée française détiendrait désormais 20 officiers généraux féminins. Une bonne partie est néanmoins utilisée à la DGA, comme ingénieur général de l'armement : cela ne leur enlève pas leur mérite, mais explique qu'elles soient moins visibles. La plus élevée en grade a trois étoiles.
En décembre 2011, il y a avait également 1.011 commandants, lieutenants-colonel et colonel féminins, soit là aussi plus qu'on ne le croit. Même si elles ne représentent que 4,5% de l'effectif des officiers supérieurs et généraux. Le taux de féminisation des officiers augmente, alors que celui des sous-officiers et engagées (volontaires comprises) diminue.
L'armée française est la plus féminisée en Europe de l'ouest à 14,9%, devant l'Espagne (12,9%), la Grande-Bretagne (9,6%), l'Allemagne (9,3%) et l'Italie (4,8%).

A lire, en complément : la PIM du Rafale.

La kalach aboie, la caravane passe

L'EMA l'a reconnu ce matin, un de ses convois logistiques a à nouveau été pris à partie en Afghanistan, et une fois de plus au même endroit, au nord de Tagab. Selon les précisions livrées, le convoi a été attaqué avant son arrivée sur la base, vers 9 heures, et a aussi été pris à partie malgré les 1.000 militaires (dont seulement 410 afghans, policiers compris) mis en place pour l'occasion.
Les convois sont quasi-systématiquement attaqués dans cette zone qui commence dès la sortie de Tagab, et s'étend ensuite jusqu'à 5 km au nord de Tagab. Les convois sont systématiquement jalonnés. Et celui-là plus que les autres, avec ses 50 véhicules. La perspective du retrait a fait grossir la taille des convois.
Pour faire fuir les insurgés, les soldats français du BG Tiger ont tiré au 105 mm, au 20 mm et on tiré deux missiles Milan et Javelin. 10 insurgés ont été "neutralisés" selon l'EMA, dont la moitié définitivement.

Opération conquérir les coeurs (suite)

Après avoir à peu près tout essayé pour diminuer l'influence des blogs journalistiques, le ministère de la défense met à son tour le turbo sur internet. Des initiatives sur les médias sociaux devraient bientôt être mises en oeuvre par la DICOD, fondées notamment sur un rapport du collège des inspecteurs généraux.
Rappelons que la DICOD faisait état de ces objectifs, dans son plan d'action pour 2012, révélé sur ce blog.
Internet sert à tout, notamment communiquer sans intermédiaire vers le public, dont on sait, finalement, peu de choses. Le mindef se frotte les mains, des comptes Facebook, voire des blogs qui se présentent comme des blogs d'information, reprennent intégralement ces contenus sans aucun recul.
Il ne fait plus de doute non plus que les actuelles publications papiers du ministère sont vouées à migrer sur internet, pour économiser le prix du papier et d'équipes pléthoriques (1). Le nouveau DICOD ne l'a pas caché à plusieurs journalistes, depuis qu'il est arrivé, avec plus ou moins de réserves d'usage.
La diffusion d'images vers la presse, longtemps sujet d'empoignades épiques, s'est même fluidifiée. Il est vrai que la différence était criante avec les mindef étrangers, notamment anglo-saxons. Après le goutte-à-goutte, le mindef est passé à l'autre extrême, n'hésitant, pas comme mettre en ligne quatre sujets d'un coup (d'un intérêt informatif néanmoins très variable), désormais accessibles au grand public. A se demander si le ministère ne rêve pas d'un monde sans journalistes.
Après avoir longtemps stigmatisé l'usage du terme "exclusif", le mindef l'a même repris à son compte, annonçant dans quelques jours "un dossier exclusif sur l'espace militaire". Il est vrai qu'il est nettement plus facile de procéder ainsi que d'évoquer ce sujet dans le point presse hebdomadaire du ministère. Ce jeudi, deux thèmes nettement moins vibrants et exclusifs sont proposés aux cerveaux de journalistes disponibles : l'identité sonore de l'armée de terre, et la 12e journée du réserviste. 

(1) on remarquera d'ailleurs qu'aucune de ces publications n'est seulement consacrée qu'à la finalité des armées : l'engagement opérationnel.

EADS s'envole, tiré par Airbus

C'est presque sans surprise qu' EADS publie aujourd'hui des résultats supérieurs aux prévisions (CA de 49,1 MdEUR, +7%), grâce à ceux d'Airbus. Le fabricant d'avions civils a généré un chiffre d'affaire supérieur de 10% à celui de l'an dernier, à 33 MdEUR. 534 avions commerciaux ont été livrés, soit un nouveau record. Airbus a annoncé hier vouloir embaucher 4.000 personnes en 2012, et espère attirer 25% de femmes. 1.419 commandes nettes d'avions -un nouveau record- ont aussi été enregistrées en 2011.
Airbus Military a lui aussi inscrit un record, avec 29 avions livrés, dont 6 MRTT. Mais son CA est en baisse de 7%, à 2,5 MdEUR.
Le carnet de commandes total d'Airbus s'établit à 495,5 MdEUR (540 MdEUR pour le groupe EADS). 117 MdEUR ont été engrangés (à rapporter au total du groupe, 131 MdEUR), rien qu'en 2011 (+73%).
Le CA d'Eurocopter a progressé de 12%, atteignant un record de 5,4 MdEUR.
Seul le chiffre d'affaires d'Astrium a régressé de quelques millions, à 4,9 MdEUR, et ses commandes plongent (-42%). Le CA de Cassidian a également régressé, passant de 5,933 MdEUR à 5,803 MdEUR, et l'EBIT a suivi, passant de 457 MEUR à 331 MEUR.