dimanche 8 mai 2011

Libye : la France s'installe dans la durée

C'est à la fin du mois que l'armée de l'air prendra la décision -ou non- d'envoyer trois Rafale en Afghanistan. Ce "go-no go" devient urgent, puisque c'est au mois d'août que les chasseurs de Saint-Dizier sont attendus à Kandahar. La préparation à l'Afghanistan est spécifique, mais l'envoi de Rafale nécessiterait aussi l'envoi de lots de pièces spécifiques (et importants) du fait de l'éloignement de ce théâtre. Pas une mince manoeuvre logistique.
Si le sentiment que les affaires vont durer en Libye se pérénise, il y a fort à parier que les Rafale ne partent pas pour Kandahar. En tout cas pas pour la date prévue.
Car la France est par contre bien décidée à tenir sa promesse de baser six Rafale aux EAU (trois actuellement), au plus tard au mois d'octobre. Même si leur positionnement sur place ne répond pas à des objectifs opérationnels.
Sans Rafale à Kandahar, il faudra se résoudre à rapatrier des Mirage (1), ou à en trouver pour faire durer le plot afghan. Les Mirage F1CR ne peuvent rester seuls en piste (ils n'ont pas de désignateur laser embarqué). Et les Mirage 2000D sont trop occupés en Libye pour qu'on en envoie plus en Afghanistan. Bref, et pour la énième fois depuis le 19 mars, il apparaît que le chasseur est devenu une denrée rare. Au point, même, que ce sont les Mirage 2000N, interdits d'opex depuis 1995, sont rappelés sur le pont, en Crète !
Les chasseurs ne sont pas la seule denrée rare, le problème est le même pour les ravitailleurs. Evoqué dès la fin mars, le regroupement des chasseurs de l'OTAN sur un nombre réduit de bases refait surface. Les derniers français encore présents à Solenzara (Rafale) pourraient, dès lors, glisser sur la carte, jusqu'à Sigonella (Sicile). Les chasseurs y gagneraient un peu plus d'une heure d'autonomie (2) au-dessus de la Libye. Ou un ravitaillement en vol.

(1) une situation inédite car depuis que l'armée de l'air est à Kandahar, les forces aériennes ont toujours aligné six chasseurs -au moins- mais jamais trois. Même si le projet de fermer de détchasse afghan, qui ne travaillle pas directement au profit des troupes frnaçaises au sol, a chatouillé, et pas qu'une fois, les stratéges parisiens.
(2) le coût de séjour ne serait cependant pas, cependant, le même sur une base française et une base italienne.