mardi 2 novembre 2010

Terre Fraternité : d’où vient et ou va l’argent ?

En 2007, seulement 10% des dons à l’association Terre Fraternité provenaient de l’armée de terre. Trois ans plus tard, ce ratio a grimpé à plus de 50%. Alors que parallèlement, les ressources globales de l’association, créée après le massacre de Bouake, ont été multipliées par 10.
La ressource est quasi-intégralement consacrée aux blessés et à leurs familles. « 99,25 euros sur 100 vont aux blessés » assure l’ancien CEMAT et président de Terre Fraternité, le général Bernard Thorette qui nous a détaillé la ventilation de son budget.
150.000 euros du budget de Terre Fraternité sont utilisés à court terme, souvent pour des dépenses d’urgence, par la cellule d’aide des blessés de l’armée de terre (CABAT), autant venant alimenter les caisses de l’ADO (association pour le développement des œuvres militaires) : Terre Fraternité gère l’urgence, et l’ADO, le long-terme.
L’enveloppe CABAT sert à financer trois ensembles à peu près égaux : les frais de transport des familles qui ne sont pas pris en charge par l’administration, leurs hébergements, et un domaine composite, qui concerne aussi bien l’alimentation, que le financement de l’adaptation d’un véhicule à un conducteur handicapé. TF a aussi contribué à financer partiellement des reconversions de blessés.
Terre Fraternité règle aussi la première année de bourse des orphelins de l’armée de terre, ensuite, c’est l’ADO qui prend le relais. Chaque veuve, chaque orphelin de l’année reçoivent également un chèque de l’association. Des places de cinéma gratuites sont aussi distribuées, pour Noël, aux familles des blessés. Cette opération, initiée en 2009, est ré-éditée cette année.
Il est vraisemblable que la nouvelle mission de recherche des anciens blessés, assignée par le CEMAT à la CABAT impactera l’utilisation du budget, et nécessitera peut-être de nouvelles formes d’aide.
Le risque, évident, étant qu’après le bond des ressources, liées à l’engagement afghan, le budget ne se contracte. Alors que les blessés, eux, n'auront pas disparu.