vendredi 30 avril 2010

Les regrets de Morin

"C'est un accident regrettable, que je regrette profondément. Je m'associe à la douleur des familles qui ont perdu quatre enfants". Le ministre de la défense est revenu, ce jeudi soir soir, à Mexico, sur les derniers développements de la journée, après l'aveu de l'EMA, sur la mort de quatre enfants afghans. "L'armée française a respecté les procédures. Des enfants jouaient à proximité de la maison où sept talibans s'étaient réfugiés a argumenté Morin. A aucun moment, ces enfants n'ont été détectés par les troupes françaises, qui ont longuement observé cette maison. Les procédures ont été respectées, c'est le chef de corps qui a donné l'ordre de tir du missile Milan, et ce sont probablement des éclats de ce missile qui ont touché ces enfants."
"L'armée française fait tout pour maîtriser sa force, et c'est aussi comme cela qu'elle gagne la confiance des populations afghanes, confiance qui a nettement progressé ces six derniers mois" a conclu Hervé Morin.
Pour conclure, provisoirement, à notre niveau, et pour rebondir sur mon post précédent, la zone était particulièrement difficile à observer, avec une sorte de petit bois (situé à droite de l'axe de tir) dont les frondaisons cachaient la vue d'éventuelles personnes, donc de ces enfants. Pour s'en assurer, il aurait fallu s'approcher, et donc, tomber dans la zone de tir des insurgés qui s'étaient enkystés dans cette maison, avec des populations civiles à proximité.
Le risque a t-il été sous-estimé, alors même qu'il n'y avait pas d'urgence à tirer ce missile (personne n'était menacé par un tir insurgé direct, apparemment) : c'est une question toujours facile à poser à Paris (ou à Mexico). Avec les informations livrées par ce blog depuis le 6 avril, et très régulièrement, sur l'Afghanistan, chacun a fini par pouvoir consolider ses certitudes -ou ses doutes- sur l'engagement français sur ce théâtre.
Avoir proscrit la présence de journalistes, observateurs extérieurs, sur ces opérations, étant, en quelque sorte, une difficulté supplémentaire que s'est créée l'EMA, quand ce genre de situations survient.