mercredi 6 janvier 2010

Kidnappés de Kapisa : déjà une semaine

Les deux journalistes de France 3 ont été enlevés il y a une semaine, et aujourd'hui, personne ne dispose de la moindre nouvelle rassurante. Ou de leur localisation précise. Si c'était le cas, l'armée française -qui a aussi d'autres missions...- aurait arrêté de les chercher, aurait plié ses bagages. Et tout reposerait sur la seule négociation.
Comme l'a reconnu hier Hervé Morin, des moyens militaires énormes sont engagés à leur recherche. Des barrages restent posés sur les routes, pour gêner un déplacement des otages, et inciter, en fait, à les laisser où ils sont. Le ministre de la Défense a d'ailleurs dit, hier, avoir une idée "probable" de leur lieu de détention. Il est difficile de mesurer comment une telle déclaration peut être reçue par les kidnappeurs.
Il faut également espérer que ces gens ne sont pas des consommateurs forcenés de média français, puisqu'on leur explique, chaque jour qui passe, comment l'appareil français de renseignement les traque. Des fuites pas forcément habiles, dans le contexte.
Une chose est sûre, le temps qui passe, dans une région aussi instable, c'est autant de risques de voir les otages passer à un groupe plus revendicatif. Cela s'est déjà vu en Somalie où l'on attend toujours de récupérer notre deuxième agent.

Le + du Mamouth :
Tombé dans le désintérêt médiatique le plus total, le dispositif militaire français est brutalement revenu sous les feux de la rampe à cause, à nouveau, d'un... fait divers. Pas forcément les papiers de fond nécessaires pour éclairer le citoyen français sur les enjeux de la conférence de Londres : précisément, un des buts de l'émission Pièces à conviction pour lequelles les deux journalistes tournaient leur sujet. Ce qui peut expliquer leur prise de risques.

L'autre + du Mamouth :
Simple constat, accablant, ce sont les "embeds" de journalistes étrangers -anglo-saxons, et même, désormais, afghans- qui progressaient ces derniers temps, avec les troupes françaises, avant l'épisode du 30 décembre. Les embeds de journalistes français ne débouchant pas, systématiquement, eux, sur des sujets réussissant à intéresser les rédactions parisiennes.