jeudi 8 octobre 2009

A l'Eure des questions pratiques

L'Eure, département d'origine d'Hervé Morin, voit la fermeture d'un centre de la DGA, et un net renforcement de la base aérienne d'Evreux : 1.000 personnes d'un coup. C'est tout simplement, parmi tous les sites défense, celui, et de loin, qui bénéficie du solde positif le plus fort dans les restructurations. On est même déjà bien au-delà des renforcements prévus en juillet 2008, qui ne prévoyaient "que" 800 postes nets.
La fermeture du laboratoire de recherches balistiques et aéronautiques (LRBA) de Vernon (1) est un cas problématique, mais on s'en doute, personne n'a cherché à ne pas régler le problème.
Une partie des fonctionnaires d'état ont été repris par la base aérienne aérienne 105, située à quelques dizaine de kilomètres. Ce sont essentiellement des personnels administratifs chargés du back-office (informaticiens, acheteurs, secrétaires, etc) qui ont pu être ainsi, relativement facilement, repris. Pour les ingénieurs et certains technciens, par contre, pas le choix : il faut être muté dans un autre centre, ou à Bagneux, siège de la DGA.
Le caractère un peu viscéral de certaines réactions avait même conduit à nettement renforcer la protection du DGA, lors de sa venue sur le site.
Cette restructuration, comme partout, peut poser des problèmes concrets de vie familiale (travail du conjoint, études des enfants, durée du trajet, etc) : ce qui constitue, encore aujourd'hui, un des points de friction. Le ministère semblant éviter en tout cas des formules arbitraires, qui, on le voit dans le privé, a des conséquences graves (dépressions) et parfois terribles (suicides).
Plus d'une centaine de salariés du LRBA devraient être absorbés par la BA105, dans les mois qui viennent, après les deux dizaines déjà sur place.
L'autre enjeu majeur, paradoxalement, est évidemment à Evreux. Paradoxalement car il va falloir loger les familles, et la ville et les villages environnants n'ont pas, actuellement, la capacité à heberger tout ce monde. Va-t-il falloir construire pour des familles, ou privilégier l'arrivée de célibataires géographiques faute de mieux (ce qui constituerait pourtant une forme de discirmination) ? Comment absorber une telle population sur la base, où 30% de l'infrastructure est inhabitable ? Faut-il, justement, au vu des investissements, aller encore plus loin que ces 1.000 personnes (soit déjà 200 de plus que prévu en juillet 2008) ?
Evreux, desservie par la SNCF, est à moins d'une heure de Paris, et y implanter des structures de commandement aurait du sens, tout en sachant qu'il faudrait, encore, construire.
En tout état de cause, l'arrivée des militaires de l'armée de l'Air et des civils de la DGA ne pourra pas faire de mal à un tissu économique (secteur médical) fragilisé.

(1) Le LRBA a grandi dans l'après-guerre, et avait notamment profité des recherches allemandes en matière de fusées et de propulsion. Qui, ne l'oublions pas, ont aidé nos progrès plus ou moins rapides dans ce secteur.