lundi 3 août 2009

Regain de violence incompréhensible en Kapisa

Si l'on en croit les compte-rendus qui en sont faits par l'EMA, il ne se passe plus une opération majeure sortie en Kapisa sans accrochage avec les insurgés. Lundi dernier, c'était "Mille Sabords" à Gadakheyl (vallée de Bedraou), avec un tir de missile Milan à la conclusion. La sortie de samedi s'est donc malheureusement terminée par la mort d'un marsouin et des blessures pour deux autres (tous du 3e RIMa), alors que le déploiement était d'ampleur (230 militaires en tout, avec en plus les appuis qui vont bien). Et aujourd'hui, une nouvelle reconnaissance se solde par un blessé, encore du 3e RIMa, à Jalokheyl, à l'entrée de la vallée d'Alassay, où l'ANA dispose pourtant désormais de plusieurs COP (combat outposts), installés ces derniers mois grâce à la task force Tigre.
A chaque fois, l'opposition, telle que décrite, là encore par les communiqués officiels, comporte plusieurs dizaines d'insurgés, une trentaine seulement samedi, une cinquantaine lundi dernier. Et si l'on considère les combats de ce weeekend, qui auront duré près d'une heure et demie, on se trouve avec un parti adverse très différent de ses prédécesseurs, qui en général prenait la poudre d'escampette dès que les appuis (artillerie, aéronefs) entraient en action.
Ce qui est encore plus étonnant -inquiétant- c'est l'effet de surprise que les insurgés semblent avoir à chaque fois avec eux. C'est peut-être un signe que les atouts dont bénéficiaient jusqu'alors les Français sont en train de reculer en efficacité : rien de totalement étonnant, l'insurgé a lui aussi son "adaptation réactive".
Et, plus inquiétant que tout, les soldats français n'ont peut-être plus, non plus, autant la cote en Kapisa. Les deux GTIA qui se sont succédé en Kapisa ont avant tout oeuvré à gagner les coeurs, ce qui leur avait permis de gagner, de façon quasi-imparable, face aux insurgés. De quoi enclencher puis animer un cercle vertueux. Mais l'opinion peut se retourner, très vite.
Des éléments qui se vérifieront, ou pas, dans les jours qui viennent. Le compte à rebours des élections, et ses résultats, pouvant assez vite contribuer à catalyser les mécontents de tous bords.