mardi 14 juillet 2009

Le Pakistan revient dans l'équation

Alors que l'Inde est l'invité d'honneur de la France, ce matin, sur les Champs, on apprenait hier que le président de la République se déplacera au... Pakistan, à l'automne. Par delà des explications nécessaires sur l'attentat de Karachi, ce déplacement devrait faire une large part à la coopération militaire, avec en vue un partenariat en matière de contre-terrorisme dans lequel la gendarmerie pourrait mettre en avant quelques cartes. Peut-être aussi, plus largement, des contrats pour des matériels, même si officiellement et pour l'instant, il n'en est rien. Le Pakistan est une plaque tournante pour beaucoup de choses, et notamment, pour l'Afghanistan. Il est évident aujourd'hui que rien ne s'y fera sans un soutien beaucoup plus actif du Pakistan. Et une résorption des soutiens internes aux insurgés afghans. Le partenariat franco-pakistanais devra donc faciliter ce double volet.
Peut-être catalysé, déjà, par le fait que le Pakistan déploie des matériels français : les sous-marins Agosta 90, mais aussi et surtout, des matériels aériens. Le Pakistan est actuellement rien de moins que le premier opérateur de Mirage. Il s'agit d'appareils d'ancienne génération (Mirage III et 5) issus à la fois de livraisons directes, puis de rachat d'appareils d'occasion à la France (contrat Blue Flash) et à l'Australie qu'il faudra remplacer, même s'ils ont été rénovés par Sagem, dans les années 90. 63 Mirage 2000-9 émiratis doivent trouver preneur pour que les EAU achètent du Rafale. Rien nempêche les Emiratis de le faire eux-même, ou de passer par un inermédiaire. Les Pakistanais ont cherché, dans le courant des années 90, à se procurer des Mirage 2000.
Le pays déploie aussi des Fennec et des Puma. Et un article du correspondant local de l'hebdomadaire américain Defense News évoquait un "buzz" autour de l'achat d'hélicoptères Tigre. L'article évoquant un contrat éventuellement dès le mois de "juillet". A moins d'attendre la visite du président français, autour du 21 septembre. Des drones pourraient s'avérer également utiles, les développements indigènes n'yant pas été totalement efficients.
Des hélicoptères qui apparaîtraient peut-être moins menaçants, et plus adaptés à la lutte contre la guérilla, que des avions de combat, au voisin indien. A qui on tente précisément des vendre des avions de combat Rafale, et de moderniser ses Mirage 2000. Tout en plaçant aussi près de 200 hélicoptères légers, et quelques dizaines de... Tigre.