samedi 23 mai 2009

Rafale : cette fois-ci, c'est la bonne

La France va bien vendre 60 Rafale aux Emirats Arabes Unis (EAU), en début de semaine prochaine. Ou au Bourget : le contrat s'élèverait à 6 milliards d'euros, voire 8, croit savoir le Parisien.
On ignore dans quelle configuration ces avions seront vendus, et notamment, avec quels armements. Les EAU disposent déjà de missiles Scalp, pour leurs Mirage 2000-9, et de nacelles de ciblage Damoclès, qui sont intégrables sur le Rafale. L'enjeu, pour les Emiriens, étant de bénéficier du radar AESA -antenne active, développé par Thales- et du missile Meteor de MBDA. Et sans doute aussi de systèmes de guerre électronique et de reconnaissance. Et des réacteurs qui poussent plus : bref, une liste à la Prévert, dont les négociateurs ont semble-t-il réussi à convaincre les Emiriens que le team Rafale tiendrait le challenge.
On ignore aussi quelle solution -si il y en a une- la France a trouvé pour racheter les 60 Mirage 2000-9 exploités par les EAU, et donc l'écoulement est partie intégrante du marché. Le Parisien évoque deux pistes : l'Inde et la Roumanie. En précisant que le rachat de ces avions, et leur revente diminuerait les bénéfices du contrat, pour la France, d'un milliard d'euros (ca ne s'invente pas...)
Le Rafale a flirté à plusieurs reprises avec l'export, aux Pays-Bas (où il était très bien noté, mais le JSF américain l'avait devancé de quelques dixièmes de points...), en Corée du Sud (battu par le F-15) ou à Singapour (F-15 encore...).
Il est aussi en lice au Brésil, où une BAFO (best and final offer) doit être remise par le team Rafale, début juin, aux autorités brésiliennes. Les avions seraient assemblés sur place, et le contrat serait assorti de fortes compensations industrielles.
La Suisse a aussi évalué le chasseur français, mais le Gripen, monomoteur tiendrait la corde. Tout comme au Koweït, où le Rafale avait ses chances.
La Lybie, elle, pourrait se raccrcoher à la locomotive des EAU, pour passer commande de ses appareils, et bénéficier de meilleures conditions.
L'Inde, enfin, reste un client potentiel, après un aller-retour auquel personne n'a rien compris. Le message serait clair, pourtant : le spectre d'équipements proposés doit être complet. L'absence de proposition dans le domaine de l'antiradar a été évoqué pour la valse-hésitation indienne, expliquait Air & Cosmos de la semaine dernière.
Pour l'anecdote, 60, c'est le même nombre d'avions que les Mirage 2000-5 commandés par Taïwan, et qui avait sorti Dassault, en 1992, d'un maelstrom.

Notre photo : un Rafale équipé avec la nacelle Reco-NG de Thales (crédit V.Almansa/Dassault Aviation).