mercredi 8 avril 2009

Les pirates passent à la cadence industrielle


Paradoxe, il n'y aura jamais eu autant de navires militaires dans la zone, et pourtant, les pirates, loin de baisser les bras, redoublent dans leurs attaques. Après une petite décrue qui avait accompagné les succès français, dont les moyens militaires ont mis un terme à des prises d'otages (Ponant, Carré d'As) ou à des tentatives d'attaques (au moins trois depuis l'automne).
Encore aujourd'hui, les pirates ont mis la main sur un porte-conteneurs danois de 17.000 tonnes, (soit la taille d'un BPC de la marine nationale...). Lundi, ils avaient capturé un vraquier britannique de 32.000 tonnes (l'équivalent du PACDG...), après avoir mis la main sur trois navires dans le weekend, dont le voilier vannetais Tanit, avec quatre adultes et un enfant de trois ans à bord.
Ils obtiennent cinq prises en cinq jours, soit presque autant que sur les trois premiers mois de l'année (8). Les pirates se sont "seulement" adaptés à la technique des convois mise en place par les Européens, et profitent de l'immensité de l'océan, sans redouter des prises de plus en plus loin en haute mer, jusqu'à 400 nautiques des côtes somaliennes.
Plus que jamais, la résorption durable de ce problème passe par des actions (militaires, économiques, humanitaires) à terre, dans les zones d'où partent les pirates, et sur lesquelles les occidentaux sont parfaitement informés. Le reste, c'est de la haute diplomatie...

Actualisation : on a appris depuis que les pirates ont pris en otage le capitaine de Maersk Alabama, tandis que ce bâtiment, battant pavillon américain, poursuivant sa route.

Notre photo : un porte-conteneurs dans le Golfe d'Aden, vu le 2 novembre 2008, lors de la venue du ministre de la Défense, Hervé Morin, sur la base française de Djibouti. (crédit JMT)