jeudi 9 avril 2009

Le ciel s'assombrit pour Dassault Aviation


Un recul de 28% du chiffre d'affaires consolidé sur le premier trimestre 2009, à 545 millions d'euros. Dassault Aviation entre dans une période de turbulences qu'avait annoncée à demi-mots son PDG, Charles Edelstenne, en présentant les résultats 2008. L'effondrement rapide du marché de l'aviation d'affaires, et un marché militaire encore particulièrement morose rappellent l'annus horribilis de 1992, quand Dassault Aviation avait failli mettre la clé sous la porte. C'est le marché taïwanais (60 Mirage 2000-5) qui lui avait permis de traverser l'orage.
Sans trop d'espoir de voir revenir très vite les clients de Falcon, c'est donc encore le militaire, fibre historique du groupe, qui lui permettra -peut-être- d'atténuer la casse. Dassault est notamment en lice en Suisse, aux Emirats Arabes Unis, en Lybie, en Grèce et au Brésil, soit une petite centaine d'appareils au total. Tant Claude Guéant, récemment, qu'Hervé Morin, régulièrement, estiment que 2009 verra "un contrat" export lié au Rafale. Au moins.
Mais toutes ces consultations ont été lancées avec l'irruption de la crise économique, et donc on ne sait pas encore précisément, si cette dernière les impactera. Ou pas.
Le groupe peut éventuellement tirer profit d'activité drones naissantes, mais celles-ci n'auront pas d'impact important sur l'emploi dans ses sites industriels. Hervé Morin doit prochainement trancher un important dossier de drone endurant. Dassault, Thales et l'Espagnol Indra sont associés à l'israélien IAI.
Le ministère de la Défense a bien lancé un volet spécifique au plan gouvernemental de relance. Ce dernier ne comporte "que" deux Rafale, et pas de Falcon (deux F7X avaient été commandés en août pour moderniser la flotte gouvernementale). Charles Edelstenne s'en disait, le 3 mars, "plutôt déçu".

Notre photo : Un Rafale F2 du 1.7 "Provence" équipé pour un tir bi-Scalp (crédit JMT)